Il réclamait 23 millions d'euros de dommages et intérêts à Médiamétrie, mais a priori, il n'aura rien. Didier Maïsto, le président du groupe Fiducial Media, propriétaire de Sud Radio, a été débouté par le tribunal de commerce de Nanterre de sa demande d'expertise judiciaire concernant la mesure d'audience de sa radio.
Dans une décision rendue publique aujourd'hui, le tribunal estime qu'il est légitime que la station s'interroge sur sa baisse d'audience, mais que cela ne l'autorise pas pour autant à "remettre en cause de façon générale la méthodologie employée par Médiamétrie et la fiabilité des résultats". La justice précise que les mesures d'audiences critiquées par Sud Radio ont été mises en place par la profession elle-même.
"Cette décision met en évidence le fait que Médiamétrie garantit à Sud Radio, comme à toutes les stations de radio, une parfaite équité de traitement dans ses études d'audience", commente l'institut dans un communiqué. Médiamétrie regrette que la station n'ait pas attendu la décision de justice avant d'aller s'épancher sur la question de la mesure d'audience dans les supports du groupe Fiducial Media et surtout dans les médias. Elle envisage des actions judiciaires "dans l'intérêt général du marché de la radio" et pour "faire valoir ses droits".
La semaine dernière, le PDG de Sud Radio, Didier Maïsto, avait annoncé son intention de porter plainte contre Mediamétrie, lui reprochant d'être "juge et partie" et allant même jusqu'à qualifier la méthodologie employée pour mesurer les audiences radio de "bidon". Pour calculer les dommages et intérêts auxquels il pensait avoir droit, soit 23 millions d'euros, le patron de Sud Radio s'était basé sur le "manque à gagner" à partir d'une simulation faite "à travers l'écoute digitale". Il a déjà prédit que les chiffres qui seront annoncés ce jeudi pour la nouvelle vague d'audience seront "faux".
A la rentrée dernière, le directeur général de Sud Radio, Patrick Roger, confiait à puremedias.com que l'objectif de sa station était de "compter dans le paysage dans les trois ans qui viennent". L'ancienne radio du sud, devenue généraliste et nationale en 2016, se refuse pour l'heure à communiquer sur son audience, ne la jugeant pas assez significative. "L'un de nos chantiers est notamment de nous faire mesurer par Médiamétrie dans toutes les zones où nous sommes pour l'instant accessibles, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", expliquait Patrick Roger.