Ce soir, TF1 lance, en direct et en prime, la septième saison de "Secret Story". Pour l'occasion, Benjamin Castaldi est invité toute la journée de puremedias.com. Dans, cette deuxième partie d'interview, l'animateur revient sur son parcours et sur ses relations avec TF1, qui se sont durcies cette année. A part la télé-réalité phare de la Une, le présentateur n'a plus aucune émission. Au point d'avoir rompu au printemps son CDI avec la chaîne. Convoité par W9 et D8, Benjamin Castaldi, qui est parti aux Etats-Unis lancer de nouvelles émissions, espère néanmoins rester sur TF1 et obtenir de nouvelles émissions pour la saison prochaine.
Propos recueillis par Benoît Daragon et Julien Lalande.
puremedias.com : A part pour "Secret Story", on vous voit peu sur TF1...
Benjamin Castaldi : On ne me voit plus du tout, vous voulez dire ! (rires) Je n'ai rien fait sur TF1 cette année ! Il y a une période où je faisais tout...
Pourquoi cela a-t-il changé ?
C'est comme dans tous les couples. Il y a des moments où on se lasse et où on ne se plait plus...
Et on se sépare...
C'est ce qui s'est passé, je ne suis plus en CDI ! (rires)
Comment en êtes-vous arrivés là ?
A une certaine époque, je pense que je n'ai pas été aidé par mon associé qui n'était pas en odeur de sainteté à TF1.
Vous parlez de Stéphane Courbit ?
Enfin de sa société Banijay. Ca n'a pas aidé du tout. J'ai payé ça. Beaucoup. Et voilà, le mal était fait. En gros, j'ai signé un accord avec eux il y a quatre ans. Je suis parti l'année dernière et ça n'a pas aidé.
TF1 et vous avez mis fin au CDI qui vous liait. Depuis, on vous dit approché par les groupes Canal+ et M6...
Oui ! Je vous confirme. (rires) Je suis très rassuré d'avoir des propositions très valorisantes de la part de gens qui ne me voient pas du tout comme on me décrit parfois.
C'est votre dernier "Secret Story" ?
Ca va dépendre de TF1. Si la septième saison est un carton et que TF1 veut qu'on en fasse une huitième, il faut qu'on se mette d'accord sur ma place dans la chaîne. Je ne peux pas être plus clair. Je dois m'occuper de ma carrière maintenant, mais je ne veux pas trahir TF1. Donc tant que je n'aurai pas clairement une position de TF1, je ne prendrai pas de décision. J'ai eu quelques échecs mais quelques belles réussites sur cette chaîne. Je ne veux pas terminer dans le drame.
A TF1, à part Nikos , chaque animateur n'incarne plus qu'une seule émission. C'est devenu une règle ?
C'est ce qu'ils veulent faire oui. Mais Estelle Denis passe de "Splash" à France Gall. Bon, elle vient d'arriver donc ils la testent. Mais elle ne gardera que le format dans lequel elle se sent le mieux.
On a eu l'impression que vous n'aviez plus envie d'animer de nouvelles émissions...
Si, au contraire. Mais ces 4 années n'ont pas été très fructueuses pour moi en tant que producteur. Je n'ai pas proposé grand-chose. Il y a eu quelques pilotes de jeux pour lesquels on n'a pas pensé à moi.
Mais, par exemple, présenter "Splash", ça vous aurait plu ?
Si j'avais dirigé TF1, c'est à moi que j'aurais confié "Splash", en duo avec Estelle Denis ! Ca n'a pas été leur choix, tant pis !
Pensez-vous payer des études pas très bonnes vous concernant ?
Je suis très clivant, oui ! Je suis très apprécié des plus jeunes mais j'ai un déficit sur les adultes. On le sait. J'ai perdu le socle que j'avais séduit quand j'étais chroniqueur chez Michel Drucker. Mais cette situation pourrait s'arranger. Rien n'est immuable dans ce métier.
Payez-vous aussi la mauvaise image des "Guignols" ?
Une bonne image d'abruti, oui ! (rires) Non, ça n'a pas d'importance. Je n'ai pas de complexe. Contrairement à beaucoup de mes camarades, je ne rêve pas d'animer un magazine littéraire pour montrer à quel point je suis cultivé.
Vous avez présenté une émission comme ça sur Europe 1...
J'ai fait des études, j'ai lu pas mal de bouquins dans ma vie, je suis passionné par la seconde guerre mondiale mais je n'ai pas besoin de la ramener tout le temps pour montrer que je suis cultivé. Je préfère faire ce que je sais faire : me marrer et faire du divertissement. D'ailleurs, ça m'amuse de voir des animateurs qui essayent d'avoir l'air intelligent mais qui ont une culture générale proche du néant (rires).
Des noms ! Des noms !
Ne cherchez pas, je ne vous les dirai pas. Il n'y a qu'à écouter, c'est facile à trouver ! (rires) Mais il y en a qui n'y connaissent rien à rien, même sur le service public, mais que tout le monde pense intelligents car ils ont une bonne émission...
Où en êtes-vous de vos projets d'émissions aux Etats-Unis ?
On termine le montage du pilote d'un premier jeu. Ca s'appelle "What have you got ?". C'est un jeu de culture générale. Rassurez-vous, je n'écris pas les questions ! (rires) En fait, le candidat choisit 5 cartes dans un paquet et doit les retrouver en répondant aux questions inscrites sur chacune des cartes du jeu. Le piment du jeu vient du fait que le niveau de difficulté des questions sur les 5 cartes à retrouver dépend du hasard. Il peut n'y avoir que des questions faciles à 1.000 dollars et des dures à 10.000 dollars. Je trouve ce jeu très réussi et efficace tant sur les joueurs de bataille que de bridge.
Vous espérez le vendre à un grand network ?
Pour l'instant, il intéresse des petites chaînes mais on aimerait séduire une chaîne comme ABC.
Même si vous êtes un "petit" indépendant français ?
Je me suis associé avec des Américains. Ce sont des partenaires efficaces, totalement indépendants. Ce ne sont plus forcément les gros groupes qui ont les faveurs des gros networks. "Small is beautiful" est la grande tendance aux Etats-Unis en ce moment ! Il y a des petites boîtes de production qui marchent très fort là-bas.
Vous avez un deuxième projet assez avancé également...
C'est un format de caméras cachées, très drôle, avec 5 comédiens. Il est presque vendu là-bas. Il y a aussi d'autres programmes, essentiellement de la télé-réalité.
La production en France, c'est fini ?
Désormais, je vais laisser faire des producteurs qui savent produire et je vais leur vendre mes formats. C'est ce que j'aurais dû faire depuis le début. J'ai des idées mais je ne peux pas tout faire : animer, produire, etc.
Ca veut dire que si votre jeu arrive en France, il pourrait être produit par Endemol ou Fremantle tout en étant présenté par vous ?
C'est exactement comme ça que je l'envisage ! Je veux aller voir des producteurs français sérieux et leur dire : "J'ai ce format, je vous le vends, le loue, ou le prête". Je pense que c'est la bonne façon de faire.
Pas Banijay ?
Non, j'ai dit des producteurs sérieux (rires). C'est une boutade hein !
Hormis "Mes parents vont t'adorer", la production ne vous a pas beaucoup porté chance. "Tout les oppose", "Gloire et fortune", "Langes de VIP" ou encore "Qui peut battre Benjamin Castaldi" n'ont pas rencontré leur public...
J'ai quand même créé un hit mondial : "Mes parents vont t'adorer" est un succès partout dans le monde. J'ai dû le laisser à Banijay mais je suis content de l'avoir créé. Tout le monde n'a pas fait un tube télévisuel. (rires) Mais sinon je suis rarement dans le bon timing ! J'ai produit "Gloire et Fortune : La Grande Imposture" sur M6. Ca n'a pas marché. Enfin on avait fait 3,5 millions de téléspectateurs, aujourd'hui ils seraient contents ! Un an après, TF1 a débauché toute mon équipe, mes auteurs et ma ligue d'impro pour faire "Mon incroyable fiancé" et ca été un carton ! Je n'ai pas eu de bol ! J'ai beaucoup d'idées mais je ne suis pas le meilleur pour les mettre en oeuvre.
P1 : "Secret Story reste un format à part"
P3 : "Je déteste L'Amour est dans le pré"
P4 : "Les Bonus de Benjamin Castaldi : son avis sur les personnalités du PAF !"