Il fallait s'accrocher à son siège dimanche pour comprendre la fin du journal de 20h de TF1. Benoît Poelvoorde et Kad Merad étaient en effet les invités de Claire Chazal pour faire la promotion de leur dernier film "Le grand méchant loup", en salles le 10 juillet. Mais cet exercice en général assez convenu a été quelque peu perturbé par un Benoît Poelvoorde un peu éméché, survolté et finalement, assez incohérent.
Après un sujet de présentation de leur film réalisé par Nicolas Charlet et Bruno Lavaine et remake du long-métrage québécois "Les 3 P'tits Cochons", l'acteur belge s'est lancé à plusieurs reprises dans de grandes explications pour le moins sinueuses. A une question de Claire Chazal sur la solidité du couple, il bafouille ainsi sa phrase : "Comment on éprouve la solidité d'un couple sans l'avoir épreu- éprouvé. Bra, bravo, bravo, non". "J'ai pas compris" glisse Kad Merad. "Non, non, si, si, si. Je sais" lui répond alors un Benoît Poelvoorde quelque peu surexcité. Se rendant compte de son impair, Benoît Poelvoorde glisse discrètement pendant une nouvelle question de Claire Chazal un "Je n'aurais pas dû" auquel Kad Merad répond en rigolant "Ce n'est pas grave".
L'esprit visiblement embué de l'acteur ne va pas s'éclaircir par la suite. Lorsque la journaliste de TF1 évoque son personnage dans le film, qui trompe sa femme, Benoît Poelvoorde part dans une tirade assez incohérente prononcée avec un débit "mitraillette" : "Tout le monde va tromper sa femme (dans le film, NDLR) mais la question c'est : 'Qu'est ce qui nous donne l'envie de continuer, qu'est ce qui nous donne l'envie de se dire : Ah... pourquoi je continue ?'". Et de poursuivre : "On a fait un vrai film sur l'idée : 'les hommes ont peur'. Les hommes ont peur de se dire Ah...on a peur, on a peur, on a peur, on a peur... et je vais y aller, je vais y aller, je vais y aller, et puis, on sait pas". Et de constater immédiatement l'incohérence de son propos en soufflant à voix basse : "Raté complètement".
Claire Chazal tente malgré tout de poursuivre normalement l'interview. A une autre question de la journaliste, Benoît Poelvoorde confesse : "C'est ce que j'essayais de vous expliquer mais comme j'ai bu un petit peu juste avant de venir" provoquant le rire de son partenaire. Avant de se lancer une nouvelle fois dans une explication qui va perdre tout le monde : "A un moment, il existe des situations dans la vie où tu te dis : je n'y serais pas allé, je n'y serais pas allé, je n'y serais pas allé, et tu y vas. Et tu te dis : je n'ai pas voulu y aller, je n'ai vraiment pas voulu y aller et, tu n'en peux rien (sic), ça arrive. Et donc, dans ce film, pour une fois, on dit : 'Ah, les hommes sont pas si courageux, si forts que ça'. Mais en même temps, on dit : 'Ah, c'est un film où les hommes s'avouent de dire : 'ecoutez, on a un peu de mal à trouver notre place parce qu'on n'est pas si malhonnête que ça'" ...
Pendant cette tirade, Kad Merad adresse un regard un peu perdu à son acolyte. Mais l'entretien continue sur le même mode. A une question sur le matchisme des personnages, Benoît Poelvoorde intervient une nouvelle fois, toujours aussi survolté : "C'est faux. On pourrait faire le même film avec des femmes. C'est le titre qui pose des problèmes. Imaginez vous qu'on fasse la suite : Comment appelleriez-vous le film ? 'Les petites cochonnes'. Et là, tout de suite, on est dans un film à réseau parallèle. On est pas là-dessus, il est tôt". Kad Merad éclate de rire. Et l'acteur de continuer sur le même rythme jusqu'à se perdre lui même : "C'est une remise en question du statut non pas de l'Homme ou de la Femme, mais de l'homme et de la femme qui apprennent à vivre ensemble, et, si je peux me permettre, en riant. Mais, n'est ce pas la plus belle situation...euhh...". Silence. "Qui soit !" tente alors Kad Merad". "Oui enfin, aides-moi, aides-moi" demande l'acteur belge. "J'aimerais bien t'aider, mais je ne sais pas où tu vas" lui répond Kad Merad.. "Il faut m'aider aussi" glisse aussi malicieusement Claire Chazal.