Une réponse qui a le mérite d'être claire. Le journaliste Bernard Guetta était invité hier soir sur LCI dans l'émission "24h Pujadas", quelques heures après que La République en marche a levé le voile sur les noms qui composeront la liste aux européennes menée par l'ancienne ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau. Bernard Guetta sera ainsi en position éligible, à la 8e place. David Pujadas a donc logiquement demandé à son invité si, en se lançant dans la campagne des européennes, il quittait le journalisme "pour devenir un homme politique".
"Pas du tout", a répondu du tac au tac l'ancien chroniqueur de la matinale de France Inter, après avoir précisé quelques instants plus tôt qu'il ne comptait pas devenir adhérent de LREM. "Ca surprend beaucoup parce que vous n'êtes pas le premier à me poser la question, mais je suis journaliste, je compte bien le rester", a-t-il expliqué, s'étonnant que "Le Monde" le qualifie désormais d'"ex-journaliste".
En effet, si l'homme a décidé en fin de saison dernière de ne plus intervenir à la radio, c'est parce qu'il a pour ambition de se lancer dans un tour du monde qu'il racontera dans les prochaines années dans une dizaine de livres à paraître. "Le premier sort demain (ce mercredi, ndlr) en librairie. Je continuerai ce tour du monde, je continuerai à être journaliste", a précisé Bernard Guetta. David Pujadas s'est alors fait l'avocat du diable pour demander si, compte tenu du virage politique entrepris, le journaliste ne pouvait pas être soupçonné d'avoir par le passé livré des propos orientés dans ses chroniques "à France Inter ou sur ce plateau" - Bernard Guetta étant un intervenant régulier "24h Pujadas".
"J'ai défendu de grandes causes dans ma vie professionnelle de journaliste : la libération des pays communistes (...). Le moins que l'on puisse dire c'est que dans mes papiers, je ne prétendais pas être neutre entre le communisme et la liberté. Non, j'étais partisan de la liberté. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en 30 ans, je n'ai jamais prétendu, au micro de France Inter ou dans mes papiers de presse écrite, être neutre entre les europhobes et les europhiles, les partisans de l'unité européenne", a résumé le journaliste.
La position de Bernard Guetta ne manquera pas d'être commentée, dans un contexte où sa consoeur de France Inter Léa Salamé a choisi, elle, de se mettre provisoirement en retrait de la matinale de la station publique et de "L'Emission politique" de France 2 en raison de l'engagement politique de son compagnon dans cette campagne. Un "acte d'amour incroyable", comme l'avait qualifié Raphaël Glucksmann, qui mènera la liste Place publique, soutenue par le Parti socialiste, aux européennes. puremedias.com vous propose de revoir ci-dessous la réaction de Bernard Guetta.