Le mardi 12 novembre dernier, Antoine de Caunes créait l'événement pour les amateurs de rap. L'animateur du "Grand Journal de Canal+" recevait sur son plateau Eminem, pour un live, ainsi que Booba. Un passage qui, sur le plateau, a plu aux deux artistes ainsi qu'au public. Pourtant, le rappeur français, qui a également droit à un portrait de Libération aujourd'hui, où il confie que son passage sur Canal+ n'était que pour le "business", ne semble pas garder un excellent souvenir du "Grand Journal", qui reçoit habituellement très peu de rappeurs.
Interrogé par nos confrères des Inrockuptibles, Booba assure que les médias "ont un problème avec (lui)" et explique avoir été déçu par Antoine de Caunes. L'artiste reproche en effet à l'animateur de ne s'être intéressé qu'aux clichés qui entourent les rappeurs et non à la musique en elle-même. "Quand on m'accueille au Grand Journal et qu'on me fait des wesh et du verlan et qu'on me sort mes pires punchlines, je vois bien qu'on me considère comme une caricature, c'est 'voilà la banlieue qui arrive' : c'est pathétique" s'agace Booba. "Idem quand le mec à côté de moi sursaute et fait comme si j'allais le frapper" ajoute-t-il à propos d'un happening de Arié Elmaleh.
Booba assure également ne pas avoir souhaité réagir sur le moment. "Je suis resté tranquille derrière mes lunettes et j'ai fait ma promo. Je veux bien que ça les amuse de sortir mes lyrics les plus hardcore, mais faîtes au moins la balance, je n'ai pas écrit que ça" regrette le rappeur. "Même quand le mec de la rubrique littérature (Augustin Trapenard, ndlr) parle de la Nouvelle revue française, il sort une grosse punchline où j'insulte une grand-mère. Ça fait un peu flipper quand même" poursuit Booba. "Ils ont montré des images de La Fouine, du clash, ils n'ont pas montré d'images de mes clips, ni de mes disques de platine, ni de mon Bercy qui était plein à craquer, rien" termine-t-il, déçu.
Toutefois, Booba n'a pas que Canal+ et son émission phare dans son viseur. Après avoir taclé Skyrock dans la chanson "Parlons peu" ("Moi j'enc*** Sky, j'peux m'le permettre" clame-t-il), le rappeur en rajoute une couche. "Je parle de Sky dans le morceau mais la vérité c'est que je n'écoute même pas cette radio, je n'ai plus besoin d'eux. Je ne suis pas en guerre contre eux, ce que je dis c'est qu'aujourd'hui avec les réseaux sociaux, mon propre label, je peux balancer ce que je veux quand je veux sans que Laurent Bouneau ait à choisir mes singles. Je fais ma vie, j'ai mes followers, j'ai mon public. Skyrock fait peut-être le jour et la nuit pour certains, mais pas pour moi. Je l'ai déjà prouvé en remplissant Bercy tout seul" assure-t-il.