La priorité, ce sont les abonnés... surtout s'ils s'en vont ! Selon les chiffres présentés hier par le groupe Vivendi, la chaîne cryptée a perdu 542.000 abonnés français sur un an, depuis la reprise en main radicale de Vincent Bolloré. En septembre 2015, le groupe audiovisuel, incluant CanalSat et CanalPlay, enregistrait 5,926 millions de fidèles, contre 5,384 millions en 2016. La société s'est tout de même consolée avec ses résultats à l'international et notamment en Afrique où Canal+, sur la même période, a gagné 523.000 abonnés, passant de 5,098 millions à 5,621 millions.
Le mois dernier, le groupe Canal+ a annoncé son intention de tout faire pour inverser cette tendance en lançant de nouvelles offres commerciales, mettant un terme à son modèle historique de l'abonnement unique à 40 euros. Espérant doubler son nombre de fidèles, la société audiovisuelle a lancé des offres "low-cost" pour 19,90 euros par mois, jusqu'à 99 euros pour un modèle premium donnant accès à la totalité des contenus du catalogue de Canal+.
Cette perte conséquente d'abonnés pour Canal+ s'inscrit dans une période difficile pour le groupe en France, qui traverse depuis plus d'un an une période de turbulences. La chaîne cryptée a vu ses visages emblématiques s'éclipser les uns après les autres, volontairement ou non, et les changements radicaux dans la grille des programmes ont fait fuir les téléspectateurs, qui désertent désormais les plages en clair de Canal+.
Cette crise touche désormais également la chaîne info du groupe, en grève depuis plusieurs semaines. La rédaction d'iTELE réclame notamment un projet éditorial clair et précis, ainsi que le retrait de Jean-Marc Morandini, mais se heurte au refus de négocier de sa direction.