25e jour de grève à iTELE. Les salariés ont voté ce mercredi la reconduction de leur grève jusqu'à demain midi par 83% des voix : 94 pour, 5 contre et 14 abstentions. Les raisons de la grève la plus longue de l'audiovisuel privé restent toujours les mêmes, les grévistes réclament la mise à l'écart du présentateur controversé Jean-Marc Morandini, la signature d'une charte éthique, la nomination d'un directeur de la rédaction distinct du directeur général, et la définition d'un projet stratégique et éditorial pour la chaîne info du groupe Canal+.
Interrogé par TV Tours ce mardi, Olivier Schrameck, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel s'est prononcé sur la crise que traverse la chaîne. "C'est une grave inquiétude et une grande préoccupation, nous avons une richesse éditoriale extrêmement appréciée et nous voyons avec crainte les risques, pour une équipe dont la réputation n'est plus à faire, de se déliter, de s'affaiblir", a-t-il confié.
L'ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin a précisé qu'avec un comité d'éthique, "des règles devront être respectées". "Une loi nouvelle, qui est à l'examen du Conseil constitutionnel en ce moment, va permettre de compléter les comités d'éthique par des chartes de déontologie, auxquelles seront astreintes de souscrire, d'une part les rédacteurs et d'autre part les dirigeants des entreprises", a ensuite expliqué Olivier Schrameck. Il a poursuivi que "si des anomalies apparaissaient, selon les règles fixées par la loi", le CSA répondra par des avertissements, des mises en demeure et des sanctions.
Le 3 novembre, iTELE a reçu deux mises en demeure pour plusieurs manquements, notamment pour l'émission "Morandini Live !" et "l'absence effective de comité d'éthique depuis septembre 2015". "Arrêter d'émettre est la sanction la plus lourde que puisse envisager le CSA, il faut dire d'abord qu'il y a une distinction entre la poursuite, c'est-à-dire la demande de sanctions, et la décision du collège. Nous ne savons pas encore, si sanction il devait être envisagé, quelles seraient les propositions du rapporteur, indépendant du collège", a-t-il éclairé.
"La loi ne comporte aucune liste énumérative des sanctions, ça peut aller de la sanction financière à l'interruption de diffusion, qui peut être provisoire ou définitive", a conclu Oliver Schrameck à ce sujet. Des sanctions potentielles auxquelles le groupe Canal+ espère échapper. Suite à ses mises en demeure, la direction en effet répondu dans la foulée qu'une fois la grève terminée, "Morandini Live !" serait "soumise aux mêmes exigences de qualité et de rigueur que l'ensemble des programmes de la chaîne" et le comité d'éthique serait "à nouveau dans les meilleurs délais". puremedias.com vous propose de visionner l'interview d'Olivier Schrameck sur TV Tours.