Le licenciement de Patrick Menais annulé. Selon une information des Jours, la ministre du Travail a décidé d'invalider le licenciement pour faute grave de l'ancien patron du "Zapping" de Canal+.
L'éviction de Patrick Menais avait été révélée par la presse à l'été 2016. Elle suivait de quelques semaines l'annonce de la suppression du "Zapping", programme historique de la chaîne cryptée, qui payait son irrévérence envers Vincent Bolloré, le nouveau maître de Canal+. Après 27 ans de maison, le réalisateur du programme court quotidien était ainsi licencié pour "faute lourde" après avoir déposé à l'INPI les marques "Zapping" et "L'année du Zapping". Syndiqué, le patron du "Zapping" bénéficiait à ce titre d'un statut protégé, soumettant son licenciement à une validation par l'inspection du travail.
L'antenne des Hauts-de-Seine de l'Inspection avait rapidement donné son accord, comme l'avait révélé Les Jours. Patrick Menais et son conseil, Jérémie Assous, avaient alors décidé de contester cette décision par un recours hiérarchique. Comme dans un cas récent à Air France, le dossier avait ainsi atterri sur le bureau de l'autorité de tutelle, à savoir le ministère du Travail. Suivant les recommandations d'une enquête interne déjugeant l'Inspection du travail, Myriam El Khomri a donc finalement invalidé le licenciement pour "faute lourde".
"La volonté de Vincent Bolloré ne fait pas force de loi"
La décision de la Ministre du Travail aura des conséquences financières heureuses pour Patrick Menais. Désormais patron de "Vu", un succédané du "Zapping" diffusé sur France 2 depuis janvier, ce dernier va ainsi pouvoir toucher ses indemnités de licenciement qui, après 27 ans dans l'entreprise, seront sans doute élevées. Canal+ va aussi devoir lui verser son salaire depuis son licenciement, soit dix mois de traitement.
Pour Jérémie Assous, avocat de Patrick Menais contacté par Les Jours, la décision de Myriam El Khomri "montre que la volonté de Vincent Bolloré ne fait pas force de loi." "Ca confirme ce qu'on a toujours soutenu, à savoir que les motifs invoqués pour licencier Patrick Menais n'étaient qu'un prétexte pour mettre fin à un programme d'information indépendant", estime-t-il.