Canal+ a décidé de supprimer "Le Zapping" et de congédier son insolent réalisateur. Selon une information du site Les Jours, confirmée à l'AFP, la direction de la chaîne cryptée a engagé une procédure de licenciement à l'encontre de Patrick Menais, l'un de ses plus illustres salariés. La chaîne lui reproche d'avoir déposé à l'INPI la marque "Le Zapping". "La société Canal+ a découvert que l'un de ses collaborateurs, Patrick Menais, avait déposé en son nom les marques 'Le Zapping' et 'L'année du Zapping' qu'elle utilise depuis de nombreuses années. Patrick Menais a voulu s'approprier des marques qui font partie du patrimoine de Canal+, pour défendre ses intérêts", a indiqué le groupe, évoquant un licenciement "pour faute".
Il y a quelques semaines, lors de sa conférence de rentrée, la chaîne avait indiqué la fin de la pastille quotidienne à l'antenne depuis 27 ans. La disparition du "Zapping" intervient après une année de vives tensions entre les équipes de la pastille et la direction du groupe Canal+ ainsi que son actionnaire principal, Vincent Bolloré. Tout a commencé en octobre dernier quand "Le Zapping" a diffusé de nombreux extraits d'une enquête de "Pièces à conviction" sur France 3 sur le Crédit mutuel, enquête qui devait au préalable être diffusée dans "Spécial investigation" sur la chaîne cryptée et qui a été censurée.
Depuis cette affaire, le bras de fer s'est durci. Régulièrement, l'équipe de Patrick Menais s'est ainsi payé Cyril Hanouna, l'animateur star de D8, et surtout Vincent Bolloré himself, en lui consacrant l'intégralité d'un "Zapping" en avril dernier au numéro de "Complément d'enquête" diffusé sur France 2 la veille. Fin mai, LesJours.fr révélaient que Patrick Menais, patron du "Zapping" et quatre de ses salariés, s'étaient présentés sur la liste CGT pour les élections professionnelles. Tous ont été élus, les rendant quasi-invirables pendant six mois, protégés par le droit du travail. Mais cela n'a pas freiné la direction qui a décidé de faire le grand ménage dans ces grilles, mettant également fin à l'émission "Spécial investigation" et virant Yves le Rolland, le chef des "Guignols"...