Info puremedias.com La bataille juridique entre le patron du "Zapping" et son employeur, Canal+, ne fait que démarrer. Ce matin, Patrick Menais a été convoqué par la direction de la chaîne à un entretien préalable à son licenciement, après sa mise à pied pour "faute lourde" révélée par LesJours.fr le 9 juillet dernier. Mais selon nos informations, le CE de Canal+ s'est dans la foulée opposé à l'unanimité au licenciement de celui qui fabrique le programme depuis 27 ans.
La balle est donc dans le camp de l'Inspection du Travail, qui a deux mois pour se prononcer. Car début juin, sentant le vent tourner, Patrick Menais s'était présenté sur la liste de la CGT pour les élections professionnelles. Il n'a pas été élu mais son simple statut de candidat le protège pendant six mois, conformément à l'article L. 2142-1-1 du Code du travail. L'Inspection doit donc obligatoirement valider ce licenciement avant qu'il ne soit prononcé. En attendant, Patrick Menais ne touche plus de salaire.
La "faute lourde" reprochée à Patrick Menais est le dépôt des marques "Le Zapping" et "L'année du Zapping" auprès de l'INPI en son nom en juin dernier. Une bien curieuse raison puisque Canal+ annonçait quelques jours plus tard, lors d'une conférence de presse, la suppression du programme de la grille. Gérald-Brice Viret, directeur général des antennes du groupe, avait estimé qu'il n'y avait "pas de sens de faire la promotion des chaînes gratuites sur une chaine cryptée" et que la plupart des concurrents avaient leur "Zapping".
La fin du "Zapping" intervient après une année de vives tensions entre les équipes de la pastille et la direction du groupe Canal+ ainsi que son actionnaire principal, Vincent Bolloré. Tout a commencé en octobre dernier quand "Le Zapping" a diffusé de nombreux extraits d'une enquête de "Pièces à conviction" sur France 3 sur le Crédit Mutuel, enquête qui devait au préalable être diffusée dans "Spécial investigation" sur la chaîne cryptée avant d'être censurée.
Depuis cette affaire, le bras de fer s'est durci. Régulièrement, l'équipe de Patrick Menais s'est ainsi payé Cyril Hanouna, l'animateur star de D8, et surtout Vincent Bolloré himself, en lui consacrant l'intégralité d'un "Zapping" en avril dernier avec de larges extraits de "Complément d'enquête" diffusé sur France 2 la veille.