La grande réconciliation. Ce midi, lors des rencontres cinématographiques de Dijon, Canal+ a signé le renouvellement de son accord de financement avec les organisations professionnelles du cinéma français. L'aboutissement d'une guerre de tranchées ayant nécessité l'intervention du ministère de la Culture après que Canal+ eut quitté la table des négociations il y a seulement deux semaines. La filiale de Vivendi, principal financeur du cinéma français, demandait en effet une révision à la baisse de ses obligations de financement dans le cadre de la renégociation de cet accord.
Dans un communiqué, le groupe Canal+ s'est réjouit de prolonger jusqu'en 2023 "un partenariat historique de plus de trente ans". "Cet accord, doublé de la nouvelle chronologie des médias, sanctuarise et renforce ainsi la position unique de Canal+ dans le financement et la diffusion du cinéma français, dont il reste de loin et plus que jamais le premier soutien en France" s'est félicité le groupe audiovisuel. Ce dernier a rappelé que la nouvelle chronologie des médias, qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain et qui doit encore être signée par OCS (groupe Orange), permettra à Canal+ de proposer des films à ses abonnés dès six mois après leur sortie en salles. Actuellement, en vertu de l'actuelle chronologie des médias, ce délai minimal est de dix mois.
Le dénouement du conflit s'est joué lors d'une réunion décisive s'étant déroulée mardi en fin d'après-midi au ministère de la Culture. Franck Riester avait réuni Canal+ et une partie des vingt-trois organisations professionnelles du cinéma français dans une même salle pour aboutir à une sortie de crise. Le nouvel accord maintiendra un fort investissement de Canal+ dans le cinéma français. Le groupe devra ainsi toujours consacrer 12,5% de son chiffre d'affaires à des acquisitions de films européens ou investir 3,61 euros par mois et par abonné dans la production de longs-métrages. Canal+ a par ailleurs obtenu une décote applicable selon le tarif que paie ses abonnés.
Comme l'a révélé "Satellifax", qui a dévoilé hier le protocole d'accord, Canal+ a aussi obtenu l'instauration d'un plafond du montant de ses investissements dans le cinéma français et européen, fixé à 180 millions d'euros. Par ailleurs, Canal+, qui était jusque-là privé de ce droit, aura bien la possibilité de produire quatre films par an via StudioCanal. La chaîne cryptée s'est aussi engagée à demander une autorisation de renouvellement de sa diffusion sur la TNT.