Elle n'est pas fan des caricatures. Invitée ce matin dans la matinale de CNews, face à Laurence Ferrari, l'ancienne candidate à la présidentielle Ségolène Royal est revenue sur les propos d'Emmanuel Macron qui avait défendu les caricatures à la suite de l'assassinat du professeur Samuel Paty en octobre. "Il a fait une erreur, sous le coup de l'émotion (...) Un chef d'Etat ne continue pas avec les caricatures. Il continue avec la liberté d'expression. Il ne continue pas avec les caricatures qui blessent des millions de personnes à travers le monde", a-t-elle débuté.
"Les caricatures, c'est de la responsabilité des auteurs des caricatures. Il faut faire attention à ne pas déraper, à ne pas franchir la ligne du droit et des repères fondamentaux des droits et des devoirs de la personne humaine. Toute liberté d'expression, dans le droit français, est limitée par l'interdiction de l'injure publique ou de la mise en danger d'autrui", a déclaré l'ex-ambassadrice des pôles. Et de poursuivre : "On a une devise française : Liberté, égalité et fraternité. La liberté, oui, mais ce n'est pas le droit de faire n'importe quoi".
L'ancienne présidente du Poitou-Charentes a ensuite donné la définition de la "fraternité", "qui vient rééquilibrer la liberté" : "La fraternité, c'est l'interdiction de choquer ! C'est l'interdiction d'humilier ! C'est l'interdiction d'insulter ! C'est la prise en considération de la souffrance des autres pour pouvoir rectifier un certain nombre de choses. Et la liberté, ce n'est pas le droit de dire n'importe quoi, n'importe comment".
Surprise par les propos de son invitée, Laurence Ferrari lui a demandé si elle était opposée à la publication des caricatures. "Non. Je ne suis pas pour l'interdiction des caricatures. Mais je ne suis pas pour dire que les caricatures, c'est bien. Il y a la liberté d'expression. Mais il y a les tribunaux et le droit", a répondu Ségolène Royal. "Et les caricatures de Mahomet, vous les rangez dans quelle catégorie ?", a interrogé la journaliste de CNews. "Je pense que certaines sont insultantes. Les caricatures pornographiques, je comprends que certains se sentent insultés par cela. Y compris des musulmans qui ne sont pas radicaux", a-t-elle répliqué. Ce à quoi la présentatrice a glissé : "Samuel Paty est mort pour ça". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.