Le prix d'une star. Entre 1987 et 2008, Patrick Poivre d'Arvor a animé le "20 Heures" de TF1. Véritable vedette de l'information en France, le présentateur était à cette époque regardé par plus de 10 millions de téléspectateurs chaque soir, faisant du "20 Heures" de TF1 le journal le plus puissant d'Europe, et une rampe de lancement incomparable pour les émissions de prime-time de la chaîne du groupe Bouygues.
A cette époque de la télé reine et du "grand TF1", ce succès unique et juteux pour la chaîne avait un prix, celui du salaire de Patrick Poivre d'Arvor, révélé aujourd'hui par "Capital". Selon le magazine économique, ce "poste en or" était "rémunéré 96.666 euros par mois, plus 150.000 euros bruts par an au titre d'une clause d'exclusivité". Toujours à en croire "Capital", Patrick Poivre d'Arvor est parti en 2008 avec "3,58 millions d'euros versés" par TF1 après son éviction du JT de la chaîne. PPDA avait alors été remplacé par Laurence Ferrari.
Dirigé à l'époque par Nonce Paolini, le groupe TF1 avait par la suite attaqué en justice PPDA, accusé de critiquer publiquement son ancien employeur alors que la transaction conclue avec la chaîne prévoyait une interdiction de dénigrer TF1. La Une avait finalement obtenu 400.000 euros de dommages pour non-respect de la clause de discrétion vis-à-vis d'elle. Nonce Paolini, dont les relations avec PPDA étaient notoirement mauvaises, a par ailleurs fait condamner le journaliste pour diffamation.
Hasard ou non, ces révélations de "Capital" interviennent au lendemain de la révélation par "Le Parisien" d'une enquête préliminaire pour viols ouverte cette semaine et visant Patrick Poivre d'Arvor. Cette procédure fait suite au dépôt d'une plainte par Florence Porcel. L'écrivaine accuse l'ex-star du "20 Heures" de TF1 d'avoir abusé d'elle à deux reprises en 2004 et 2009 dans un contexte d'emprise psychologique et d'abus de pouvoir. Via un communiqué de son avocat, Patrick Poivre d'Arvor a fustigé une "dénonciation calomnieuse", des accusations "absurdes" et "mensongères" qu'il "récuse fermement".