Ils s'affrontent tous les deux, chaque matin, sur deux radios concurrentes. Mais là n'est pas leur seule activité : télévision, spectacles ou encore ventes de DVD. Dans son numéro de septembre, le magazine Capital fait les comptes. Et ces deux PME du rire s'avèrent très, très rentables. Elles réalisent selon le magazine "entre 6 et 8 millions d'euros de chiffre d'affaires par an".
Faire rire la France entière au réveil est l'une des activités les plus rentables pour les deux humoristes. Laurent Gerra facturerait ainsi 1 million d'euros chaque saison à RTL pour amuser ses auditeurs. Nicolas Canteloup, malgré une audience bien moindre n'est pas loin de son concurrent : 900 000 euros par saison pour sa "Revue de presque" quotidienne de sept minutes. Des sommes qui ne vont pas directement dans leur poche : elles sont partagées avec leurs producteurs et auteurs. A cette rémunération "de base" s'ajoutent de confortables droits d'auteurs. Pour chaque chronique diffusée ou rediffusée, ils sont automatiquement redistribués aux humoristes par la SACD. Et les montants reversés, ajustées sur l'audience, peuvent très vite s'envoler ! Malgré ce coût élevé, avoir des humoristes dans sa matinale reste très rentable pour les radios généralistes : le spot de 30 secondes s'achète à cette heure entre 16 et 19 000 euros selon Capital.
A cette activité radiophonique s'ajoutent les autres prestations des humoristes. Toujours selon notre confrère, Gerra et Canteloup touchent respectivement 30 000 et 15 000 euros de droits d'auteur par an pour leurs chroniques à la télévision, sur France 2 et TF1. Mais leur véritable cachet, versé par la chaîne, est "top secret". Enfin, leurs spectacles rapportent beaucoup, 3 à 5 millions d'euros de chiffre d'affaires pour chacun d'eux. Un pactole à partager avec leurs producteurs une fois tous les frais déduits. Enfin, la vente de DVD issus de ces spectacles arrondit considérablement leurs fins de mois : 2 millions d'euros pour chacun d'entre eux. C'est bien connu : en ces temps d'austérité, les Français ont besoin de rire. Mais les humoristes ne connaissent visiblement pas la crise.