Que s'est-il passé le 4 janvier dernier sur Comédie+ ? Ce soir-là, la chaîne du groupe Canal+ retransmettait en prime time "Les Etoiles Espoir Humour du Parisien 2020", un divertissement réunissant la nouvelle génération de l'humour. Un spectacle enregistré le 17 novembre dernier à l'Européen, à Paris, en partenariat avec le quotidien francilien. Mais à l'antenne, les téléspectateurs n'ont pas pu découvrir la prestation d'un de ces jeunes talents du stand-up, comme le rapporte "Le Monde".
Le sketch d'Edgar-Yves a en effet été coupé au montage. Intitulé "La corruption", il se moquait notamment des hommes d'affaires implantés en Afrique, tel Vincent Bolloré, le patron de Vivendi (groupe auquel appartient Canal+), mentionné ce soir-là sur la scène de L'Européen dans un parallèle avec le président de la République guinéenne Alpha Condé, décrit comme corrompu. "Cru et cash. Diablement efficace", écrivait "Le Parisien" en novembre dernier, enthousiaste à propos de l'humoriste originaire du Bénin, que les téléspectateurs peuvent voir régulièrement dans "Vendredi tout est permis" sur TF1 ou sur Rires et chansons.
Contacté par "Le Monde", le producteur de ces "Etoiles Espoir Humour", Arnaud Chautard, dément toute censure, évoquant un sketch coupé à la demande de l'artiste, mécontent de sa prestation ce soir-là. A noter que "La corruption" avait également été jouée sur C8 dans l'émission "La grosse rigolade" de Cyril Hanouna le 19 novembre sans que le nom de Vincent Bolloré ne soit mentionné. Selon un témoin présent lors de l'enregistrement cité par le quotidien du soir, Edgar-Yves avait remplacé ce soir-là "Vincent Bolloré" par "milliardaire français". Une phrase qui n'a malgré tout pas été conservée au montage.
L'artiste n'a pour l'heure pas encore réagi. Si Canal+ n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet, "Le Parisien", par la voix d'Emmanuel Marolle, chef du service culture-médias, affirme de son côté avoir "pris acte de la décision du diffuseur, qui est maître de son antenne".
Un nouvel épisode qui intervient dans un contexte tendu au sein du groupe Canal+ avec le licenciement de Sébastien Thoen suite à un sketch, puis celui de Stéphane Guy qui a eu un mot de sympathie à son égard à l'antenne. Enfin, l'humoriste de Canal+, Bertrand Usclat, a demandé au "Monde" de retirer une partie du portrait qui lui était consacré le mois dernier, dans lequel il évoquait l'impossibilité de se moquer de CNews, chaîne d'information du groupe Canal+.