Mel Gibson en ventriloque dépressif, il fallait oser. Et Jodie Foster l’a fait. Si Steve Carell et Jim Carrey furent un temps pressentis pour ce rôle, il revint finalement, et fort heureusement, à la star mythique et sulfureuse de L'Arme Fatale et de Braveheart. Le contre-emploi est total : Walter Black, comme son nom l’indique, voit la vie en noir et sa famille, en lambeaux, n’est pour lui qu’un triste et lointain souvenir. Zombie ridé et désincarné, il ne rêve que de se suicider jusqu’au jour où une marionnette de castor semble miraculeusement lui redonner le goût de vivre.
Le film est dramatique, bien sûr, puisque son héros n’en est pas un. Incapable d’assurer son rôle de père et en proie à des démons qui lui font lentement perdre la tête, Walter n’est plus que l’ombre de lui-même. Mais à la mélancolie et la folie s’ajoute la douceur de l’humour dans Le Complexe du Castor : la marionnette s’immisce dans la vie des personnages d’une façon si grotesque que le spectateur, charmé, ne peut que sourire.
On pourra, bien sûr, reprocher quelques maladresses : un certain manque de rythme, peut-être, une légère impression de déjà-vu ou bien un symbolisme parfois un peu appuyé. Le motif du grand-huit, que le personnage interprété par Jodie Foster, architecte, conçoit, est par exemple lourdement réutilisé à la fin du film comme pour nous dire que la vie est une gigantesque montagne russe. On se croirait presque dans le générique de Notre Belle Famille...
La réalisatrice n’en signe pas moins un film fascinant. Les couleurs sont léchées et les performances des deux adolescents, Anton Yelchin (Star Trek) et Jennifer Lawrence (nommée aux Oscars pour Winter's Bone) sont particulièrement justes. Mel Gibson, lui, est incroyable. Parce qu’il nous montre enfin qu’il est un véritable acteur mais aussi parce que ses récents déboires avec la Justice donnent un troublant relief à son personnage de maniaco-dépressif.
Enfin, le film est également une brillante mise en scène du cinéma lui-même. Car qu’est-ce qu’un acteur sinon un ventriloque voire, pour un réalisateur ou un metteur en scène, une marionnette ? Une chose est sûre : dans cette fable bouleversante et viscérale, Jodie Foster fait, elle aussi, parler son ventre.
Le Complexe du castor : Alors là, Jodie bravo !
Publié le 30 mai 2011 à 17:31
"Le Complexe du Castor" est à l'image de sa réalisatrice : sobre, classe et incroyablement intelligent. Mel Gibson, en marionnetiste schizophrène, est brillant, terrifiant et émouvant. Une belle rédemption pour une star aussi torturée que son personnage.
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