Un choix cornélien. Face à l'ampleur croissante de l'épidémie de coronavirus, les producteurs de la saga James Bond ont annoncé plus tôt cette semaine que le prochain volet de la saga, "Mourir peut attendre", ne sortirait plus en avril mais en novembre. Un choix qui se comprend : alors que les 70.000 cinémas chinois sont déjà fermés depuis plusieurs semaines, plusieurs pays pourraient suivre le même chemin, empêchant les spectateurs de découvrir le dernier volet de la saga en salles. Et même si les cinémas restent ouverts, rien ne dit que les fans de l'agent secret prendront le risque de se rendre au cinéma.
Mais ce décalage a un prix pour le studio MGM. Selon le "Hollywood Reporter", il devrait atteindre 30 à 50 millions de dollars, car la sortie d'un tel film s'anticipe en termes de marketing et de publicité. Le mois dernier, par exemple, MGM avait déjà dépensé 4,5 millions de dollars rien que pour un spot lors du Super Bowl, tandis que la bande-annonce du film tourne déjà dans les cinémas français depuis plusieurs semaines.
MGM avait également pré-acheté de nombreux spots publicitaires auprès de chaînes du monde entier. Selon le site spécialisé américain, celles-ci se sont pour l'heure montré compréhensives et permettront de décaler ces spots à l'automne. Mais le prix d'un spot aura sans doute augmenté, la publicité étant traditionnellement plus chère lors du dernier trimestre, à l'approche des fêtes, qu'en début d'année. Et d'autres gros blockbusters sont attendus dans les salles à cette période, faisant encore grimper la note.
Les partenaires commerciaux du film avaient eux aussi déjà bien avancé dans leurs projets liés au film. Les marques de montres Omega et Swatch viennent en effet de mettre en vente de nouveaux modèles aux couleurs de James Bond, et d'autres sponsors sont également touchés par la décision d'attendre jusqu'à novembre pour dévoiler le film.
L'alternative aurait cependant été nettement plus coûteuse. En se basant sur les recettes du précédent James Bond, "Spectre", qui avait généré près de 900 millions de dollars dans le monde, la perte pour "Mourir peut attendre" aurait pu atteindre un tiers de son cumul, voire plus, si le film était sorti en avril.