Encore une intox du faussaire italien. Cet après-midi, un compte Twitter du nom de la ministre de la Culture grecque, Myrsini Zorba, a posté un message annonçant la mort du réalisateur et producteur Costa-Gavras. L'information a alors été reprise par de nombreux médias et notamment l'agence de presse de renom Associated Press. Une vingtaine de minutes après la publication du tweet, le compte de la ministre s'est révélé être un faux, créé par l'italien Tommasso Debenedetti.
Pour sa part, le cinéaste de 85 ans a dû lui-même démentir son décès en intervenant à l'antenne d'une chaîne grecque, ERT, pointant du doigt "une blague de mauvais goût". Joint au téléphone par l'AFP, le ministère de Myrsini Zorba a démenti la nouvelle et a souligné que la ministre "n'avait fait aujourd'hui aucun tweet sur son compte personnel ou officiel."
Le faussaire n'en est pas à son premier coup et avait déjà sévi en France. Quelques semaines après la nomination de Françoise Nyssen au poste de ministre de la Culture, un compte au nom de l'ancienne directrice de maison d'édition a annoncé le décès de l'écrivain Svetlana Aleksievich. Une information qui avait été relayée par de nombreux médias, et démentie par la maison d'édition Actes Sud et l'auteur de l'intox lui-même, Tommaso Debenedetti. Auparavant, il avait déjà réalisé près de 70 fausses interviews de grands écrivains. Il avait admis cette supercherie lorsque l'auteur Philip Roth s'était étonné de devoir expliquer à des journalistes des propos sur Barack Obama qu'il n'avait jamais tenus.
Interrogé par l'AFP en 2013 sur ses multiples fausses informations, l'Italien avait expliqué vouloir "montrer que Twitter était devenu une agence de presse et la moins fiable au monde". "Malheureusement, le journalisme fonctionne sur la vitesse. Une fausse information se répand exponentiellement et quand par exemple un journaliste du 'New York Times' retweete un message, il lui donne une crédibilité même s'il ne la publie pas", avait-il confié, avant d'ajouter : "Je veux démontrer la fragilité des médias sociaux, où n'importe qui peut être n'importe qui. C'est un danger énorme que je veux dénoncer."