Europe 1 vote la grève. A l'issue d'une nouvelle Assemblée générale organisée aujourd'hui, les salariés de la radio réunis ont décidé de cesser le travail à partir de 16h aujourd'hui. Le mouvement va se prolonger tout le week-end et jusqu'à lundi 21 juin 10h, date à laquelle se tiendra une nouvelle AG. Cette décision de faire grève a été prise en signe de protestation contre la procédure disciplinaire engagée contre un journaliste de la rédaction. Révélée par puremedias.com jeudi, celle-ci a provoqué "l'incompréhension" et "l'indignation" de nombreux salariés de la station du groupe Lagardère.
Alors que les représentants de salariés donnaient jusqu'à 13h30 aujourd'hui à la direction pour revenir sur sa décision, Constance Benqué leur a finalement annoncé par mail, une heure avant l'échéance, son refus d'annuler la procédure disciplinaire en cours. C'est donc un bras de fer qui semble commencer entre la direction et des salariés qui réclament toujours l'abandon de la procédure contre leur collègue. Reste maintenant à savoir si ce mouvement de grève sera massivement suivi ou non, et s'il perturbera en conséquence profondément l'antenne ou pas.
Contactée par puremedias.com, la direction d'Europe 1 n'a pas réagi.
Hier soir, la Société des rédacteurs et l'intersyndicale (SNJ, CGT, CFTC et FO) d'Europe 1 a publié une tribune dans "Le Monde" dans laquelle elles dénonçaient le fait que "jour après jour, la station semble s'arrimer un peu plus à l'antenne de CNews conformément au rêve de Vincent Bolloré". "Europe 1 va perdre ce qui lui reste de plus précieux : son capital de crédibilité auprès des auditeurs", mettaient en garde les signataires de la tribune, qui annonçaient dans leur texte une saisine du comité d'éthique de la station. Ce matin, c'est Bertrand Chameroy qui dans la matinale d'Europe 1 a subtilement défendu en direct la station face à l'arrivée de Vincent Bolloré.
Ces évènements surviennent alors qu'Europe 1 doit faire face à un nouveau chamboulement annoncé de sa grille sur fond de difficultés d'audience structurelles et d'une perte de plus de 20 millions d'euros en 2020. Pour faire des économies, la direction entend baisser son coût de grille et a l'intention de mener à bien un plan de départs volontaires devant supprimer une quarantaine de postes sur les près de 200 CDI que compte Europe 1.