Instant solennel sur Europe 1. Ce matin, dans le cadre de sa chronique quotidienne "L'atout Cham'", Bertrand Chameroy s'est fait plus grave qu'à l'accoutumée. En évoquant le destin des boîtes de nuit, censées pouvoir rouvrir leurs portes le mois prochain, le jeune trentenaire a choisi de filer la métaphore pour évoquer, sans nommer directement la station, le sort d'Europe 1, sur laquelle l'ombre du premier actionnaire du groupe Lagardère, Vincent Bolloré, plane de plus en plus.
Une intervention qui avait lieu quelques heures après la révélation par puremedias.com de la mise à pied d'un journaliste par la direction et après la publication dans "Le Monde" d'une tribune de la société des rédacteurs et de l'intersyndicale de la station appelant à la défense de la pluralité d'expression.
"Ca commence à ressembler au début d'une hypothétique sortie de crise pour les professionnels de la nuit. Ca fait beaucoup d'incertitudes, mais c'est tout de même chouette. On a tous des souvenirs de discothèque", a débuté ce matin Bertrand Chameroy. Mais le rire de Matthieu Belliard et des personnes présentes en studio a soudain laissé place à un climat plus grave lorsque le chroniqueur a voulu évoquer "l'histoire d'une boîte, ses habitués, son histoire".
Une façon déguisée et astucieuse d'évoquer Europe 1. "Cette boîte a connu ses hauts et ses bas mais qu'importe le contexte, ceux qui se trouvent sur le dancefloor se sont toujours donné à fond. (...) Puis un jour, ils ont appris que cette boîte allait peut-être changer. Et le changement, ça fait peur, surtout dans un lieu comme celui-ci, mythique, avec ses valeurs, son esprit. Et si rien n'était plus comme avant ?", s'est interrogé Bertrand Chameroy.
"Mais le DJ a passé des morceaux rassurants. 'Non, ne vous inquiétez pas, ce sera pareil. Alors, ils ont continué à danser avec le même entrain, la même envie. Et les semaines passant, le doute a grandi. La carte des cocktails a commencé à changer. Ils semblaient plus amer. La playlist aussi commençait à évoluer. Ca commençait à ressembler à ce qui était arrivé dans la boîte d'en face", a poursuivi le matinalier, en évoquant en filigrane la reprise en main de feu iTélé - aujourd'hui CNews - par Vincent Bolloré.
Et de poursuivre en faisant allusion à ceux qui luttent contre les changements en cours au sein d'Europe 1, à l'image d'une Pascale Clark récemment poussée vers la sortie : "Et puis un soir, ils ont découvert que la guest list comportait de nouveaux noms et que ceux qui chantaient trop fort sur la piste se sont fait sortir par le vigile. La soirée a pris une étrange tournure. Ils ont découvert qu'on pouvait avoir la gueule de bois sans même avoir picolé. Et ceux qui sont encore sur la piste demandent un autre morceau et ils montent le son", a ajouté Bertrand Chameroy. Avant de conclure : "Les boîtes de nuit vont bientôt rouvrir, et ça c'est chouette". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.