Ils avaient surpris par leur complicité l'an dernier. Cette année, Cyril Féraud et Mireille Dumas reprennent du service et commenteront à nouveau pour France 3 le concours de l'Eurovision, qui se déroulera le 18 mai à Malmö, en Suède, suite à la victoire l'an dernier de Loreen et son tube "Euphoria". A cette occasion, la chaîne avait convoqué hier la presse pour présenter le titre d'Amandine Bourgeois, qui défendra la France lors du concours, et discuter avec les deux animateurs. Pour puremedias.com, ils en disent plus sur leur préparation, les blagues, la chanson d'Amandine et ses concurrentes Bonnie Tyler et Cascada.
Propos recueillis par Julien Gonçalves.
puremedias.com : Pourquoi avoir accepté de rempiler cette année, c'était si bien que ça l'an dernier ?
Mireille Dumas : Oui, on s'est vraiment amusé, découvert, rencontré et comme la chaîne nous a proposé de recommencer... Moi je n'y avais pas vraiment pensé. Tout de suite, l'année dernière, ils étaient vachement contents, ils nous avaient dit "Oh ce serait bien de recommencer".
Cyril Féraud : Quasiment dans l'avion du retour, en fait. Ils nous ont dit "Ca a très bien fonctionné entre vous, vous étiez très complémentaires, vous nous avez fait beaucoup rire". Je pense même que, la chaîne je ne sais pas je ne parle pas pour eux, mais les téléspectateurs ont été vraiment surpris de notre complicité, de toutes les vannes, de toutes les choses qu'on a pu dire à l'antenne. Je pense que c'était surprenant.
Vous préparez ce que vous allez dire, les vannes par exemple. Vous pourriez avoir des auteurs comme pour les télé-crochets...
Féraud : Les vannes on ne les prépare pas, on ne les écrit pas.
Dumas : On n'a pas d'auteurs !
Féraud : Donc on assume. (rires) C'est pour ça que de temps en temps, il y en a une qui est un peu loupée.
Dumas : Le meilleur et le pire ! (rires) C'est important de ne pas préparer. En revanche, on fait tous les deux pareil, on regarde un peu les fiches qu'on nous donne, quand il y a deux-trois trucs qui nous viennent à l'esprit, évidemment que l'on garde.
Féraud : Oui voilà, on garde pour nous et on ne se grille pas pendant les répétitions. Parce qu'on a la possibilité là-bas de faire trois répétitions générales, dans les conditions du direct. Volontairement, on n'en a fait qu'une seule, un filage, où on faisait un commentaire très très basique pour pouvoir se surprendre pendant le direct. Et vraiment, je trouve que c'était la bonne solution.
Dumas : Si vous faites une blague, on ne peut pas la refaire....
Féraud : Si vous l'avez faite la veille et que vous la répétez le lendemain, vous êtes comédien. Avec Mireille, on travaille de la même façon, on a des fiches hyper détaillées sur chaque candidat et sur chaque chanson. On choisit chacun dans notre coin, sans se concerter, ce qui nous intéresse et le jour du direct...
Dumas : Ah non, quand même, on se consulte ! Toi tu as des petits chouchous, moi j'en ai, donc on sait que tu vas commencer à ce moment-là. Après ce qui est bien, c'est qu'on ne commente pas chacun son tour une chanson, si l'un veut commencer parce qu'il a vraiment des trucs à dire, il y va.
Féraud : Oui, on rebondit et c'est ça qui a fait que c'était fluide l'année dernière.
On dit souvent que c'est une soirée délicate à présenter, est-ce si vrai que ça ?
Féraud : Ah oui, c'est un exercice qui n'a pas d'égal.
Dumas : Moi ça m'a semblé très facile. (rires) Je suis tellement habituée à faire des plateaux longs !
Féraud : Mireille, elle fait des tournages de huit heures ! (rires)
Dumas : Non mais moi j'ai fait des tournages de cinq heures donc ce côté marathon dont tout le monde me parlait, je ne l'ai vraiment pas senti.
Féraud : Pour le coup, ce qui est important, c'est le rythme parce qu'il y a trois heures et demie de direct sans aucune pause, ni pour les téléspectateurs ni pour nous, donc il faut toujours garder le rythme sans se fatiguer. Forcément, quand on arrive au moment des points, qu'il est 23h, et qu'on a déjà 2h30 de direct dans les jambes, on est forcément crevé. C'est là où on se lâche comme si on était à la maison devant l'Eurovision. Ça n'a pas d'égal en termes d'animation car on n'est pas filmé, tout repose sur nos commentaires.
Dumas : C'est ça qui est formidable. Je pense que ça y fait beaucoup d'ailleurs, dans les commentaires un peu décalés. Malgré tout, quand vous êtes filmés, vous pensez à l'image, même si vous tentez de l'oublier. Moi j'ai des années d'antenne, on sait qu'il y a une caméra. Là, le fait de ne pas être filmé, d'être comme en radio, ça donne la liberté de la radio.
Féraud : Si vous aviez vu dans quel état on a fini l'émission, avec la chaleur etc. Heureusement qu'il n'y avait pas d'images ! (rires)
Quelles sont les directives que vous avez de la chaîne, au niveau des blagues par exemple ?
Féraud : On n'a aucune directive ! La seule directive qu'on a, pour dire la vérité, c'est de ne pas parler sur les chansons. C'est le seul truc. On a zéro directive.
Dumas : On se donne nous-mêmes les limites. C'est basique.
Féraud : Pas de commentaire dégradant sur les gens. Mais ce qui n'empêche pas de les titiller et de se moquer.
Parfois la limite entre l'humour et le dérapage est mince. Il faut trouver le juste milieu...
Dumas : C'est un humour qui doit passer pour le plus grand nombre. Il ne faut pas être trash !
Féraud : Pour le coup, l'année dernière, on s'est pas mal moqué, mais ce n'était jamais dégradant pour qui que ce soit.
Dumas : Ca dépend de comment on le fait, qui le fait etc...
Féraud : Oui, il y en a toujours un pour rattraper l'autre quand on va trop loin ! (rires)
Cette année, vous allez pouvoir vous lâcher puisqu'il y aura le dispositif "Fashion Police" où les internautes vont pouvoir commenter les tenues.
Féraud : Bien sûr, nous on va le faire à l'antenne.
Dumas : Oui, on l'a déjà un peu fait l'an dernier. C'était... Ah, on craquait ! On ne pouvait pas ne pas en parler. Il y avait des tenues... Il y avait beaucoup de petites culottes ! (rires)
Féraud : Il y avait de la petite culotte, de la petite jupette qui volait ! J'étais très déçu l'an dernier car il y avait un ventilateur, qui marchait sur les répétitions, qui n'avait pas marché sur le direct donc on n'avait pas vu la petite culotte de notre candidate roumaine je crois. (rires)
Est-ce que vous faisiez partie du comité chargé de sélectionner la chanson qui représenterait la France ?
Féraud : Non, on ne faisait pas partie du comité d'écoute, non.
Pourquoi ? C'était une volonté de votre part ?
Féraud : Non, on ne nous l'a pas proposé.
Quel est votre avis sur la chanson "L'enfer et moi" d'Amandine Bourgeois ?
Féraud : C'est une contre-proposition.
Dumas : Moi je la trouve gonflée. C'est loin de ce qu'ils proposent à l'Eurovision en général. Si c'est un bon pari ? Franchement, je ne sais pas. Je trouve que c'est risqué, gonflé. Parce que l'an dernier, on s'est bien planté sur nos pronostics. C'est le genre de truc qui peut marcher ou ne pas accrocher. Ça va dépendre...
Féraud : La seule chose dont on peut être sûr, c'est qu'en général l'Eurovision c'est quelque chose de très coloré, de très dance, très pop. Là on va vraiment se faire remarquer avec une chanson qui est beaucoup plus noire, plus rock et dans un univers beaucoup plus sombre que l'univers habituel de l'Eurovision. En l'occurrence, l'année dernière, même si c'était de la dance, c'était un univers sombre aussi la gagnante, Loreen.
Dumas : Oui enfin, ils sont plutôt au paradis à l'Eurovision... C'est plutôt les petits oiseaux. Là c'est je vais te faire payer ! L'enfer est derrière toi, attention, ne te retourne pas ! Elle a du chien, du caractère, Amandine !
Avez-vous jeté un coup d'oeil aux concurrents d'Amandine (Cascada, Bonnie Tyler...) ?
Féraud : Tu fais bien d'en parler, je suis déçu par Cascada qui représente l'Allemagne. Désolé pour les copains Allemands mais elle est beaucoup moins efficace que Loreen déjà...
Dumas : Et que Roman !
Féraud : Roman Lob, c'était le chéri de Mireille l'année dernière, le petit Allemand. (rires) Mais pour revenir à la chanson de Cascada, je trouve qu'elle est en dessous de ce qu'a déjà proposé ce groupe-là. "Everytime We Touch", c'était bien ça ? (Il chante) Sinon moi j'ai un chouchou, c'est le Roumain. Il s'appelle César, il commence par chanter comme un ténor avec une grosse voix sur une mélodie douce et d'un coup, il se met à chanter comme un castrat sur de la dance avec une voix hyper aiguë. Je suis resté étonné et c'est une très, très bonne idée. Je suis fan de l'Eurovision depuis longtemps.
Dumas : Et notre chère anglaise Bonnie ? A mon sens, non, j'ai été un peu déçue. Je l'ai trouvée un petit peu en dessous.
Féraud : Moi aussi. C'est une ballade. Elle n'a rien perdu de sa voix Bonnie Tyler mais effectivement je m'attendais à un truc un peu plus "Turn Around". (Il chante)
Et vous êtes partants tous les deux pour resigner l'année prochaine ?
Féraud : Oh on va déjà voir comment ça se passe cette année !
Dumas : Déjà, j'avais dit l'an dernier "Juste un an" parce que ça m'amusait, ça m'éclatait de le faire une fois.
Féraud : Mais comme Mireille est tombée amoureuse de moi, elle revient.
Dumas : Ça c'est dans tes rêves ! (rires)