Volonté d'apaisement. Le 18 mai 2017, dans son émission "TPMP - Radio Baba", Cyril Hanouna s'était fait passer, dans le cadre d'un canular téléphonique, pour Jean-José, un jeune homme de 26 ans bisexuel qui avait posté une annonce sur un site de rencontres bisexuelles. L'animateur de C8 avait alors pris une voix efféminée pour se faire passer pour le jeune homme de l'annonce, adoptant une attitude maniérée. Le canular, jugé homophobe, avait à l'époque créé un immense tollé, suscitant des dizaines de milliers de signalements au CSA.
La polémique avait été d'autant plus forte que l'association Le Refuge, qui lutte contre l'homophobie, avait fait savoir, par la voix de son président Nicolas Noguier, que l'un des interlocuteurs de "Jean-José" avait été identifié par ses parents et que ceux-ci avaient décidé de le mettre à la rue. Sous la pression des réseaux sociaux, les annonceurs avaient déserté momentanément les espaces publicitaires du talk-show de Cyril Hanouna, entraînant un important manque à gagner pour C8. Par ailleurs, le CSA avait condamné la chaîne à une amende de 3 millions d'euros.
Un an et demi après les faits, la conclusion de cette affaire est révélée dans un grand dossier consacré à Cyril Hanouna dans les pages de "L'Express" hier. L'hebdomadaire indique que, le 24 mai prochain, se tiendra une audience à Paris, à la suite de la plainte en diffamation déposée par H2O Productions. À cette occasion, Le Refuge plaidera la bonne foi. "Il n'y a jamais eu d'appel de détresse et il n'y a pas d'adolescent victime", a reconnu Nicolas Noguier dans "L'Express". "Un bénévole, pris dans la folie qui a succédé à la diffusion de la séquence, a inventé un appel au secours qui n'existait pas", a indiqué un membre du Refuge, selon lequel Nicolas Noguier a été "abusé".
Hier soir, dans "Touche pas à mon poste", Cyril Hanouna a tenu à revenir sur C8 sur l'aveu du président du Refuge. Après un tour de table durant lequel les chroniqueurs ont commenté l'affaire, le présentateur a pris la parole : "Je sais qu'il y a plein de gens qui commencent à critiquer Le Refuge et qui commencent à dire du mal du Refuge. Ils disent que c'est une association de merde. Si vous m'aimez, ne le faites pas !". Il a alors martelé que Le Refuge "a besoin" d'exister aujourd'hui et qu'il "y a plein de jeunes garçons et de jeunes filles qui en ont besoin".
"Ils font un travail exceptionnel. Cette histoire a dépassé tout le monde, même le président du Refuge contre qui je n'ai rien du tout (...) Je serai toujours là pour Le Refuge. Je ne leur en veux pas du tout", a assuré Cyril Hanouna, avant de confier : "Ce qui m'a peiné, moi, à la base dans cette histoire, c'est qu'il y ait pu avoir une victime, qu'il y ait pu avoir quelqu'un qui a vu sa vie basculer à cause de nous, à cause d'une connerie qu'on avait faite à la télévision en direct."
Le présentateur a ajouté qu'il s'agissait "d'un sketch con" mais "pas d'un sketch homophobe" : "Qu'il y ait pu avoir quelqu'un qui soit mis dehors de chez lui à cause de cette affaire et qu'il soit mal à cause de nous, moi, pendant un an et demi, je n'ai pensé qu'à une chose, c'est retrouver cette victime (...) juste pour essayer de l'aider, peut-être d'aller voir ses parents". Il a précisé qu'il "n'avait pas retrouvé cette personne" alors qu'il avait "mis tous les moyens en oeuvre" pour la retrouver.
"On voit aujourd'hui qu'à 99% - on reste encore dans le conditionnel - cette victime n'existait pas. Elle aurait été inventée", a poursuivi Cyril Hanouna, soulignant : "Ce n'est pas un soulagement pour moi de dire aujourd'hui que je suis content, que je vais claironner, que j'ai gagné, qu'ils m'ont fait passer pour ce que je n'étais pas". Et de conclure : "Le seul truc qui m'intéresse, c'est qu'aujourd'hui, il n'y a pas eu de victime. C'est juste ça qui m'intéresse aujourd'hui". puremedias.com vous propose de visionner la séquence à partir de 9'45.