Dany Boon, Benoît Poelvoorde, Charlotte Gainsbourg ou encore François Damiens, tous ont répondu présent à l'appel d'Yvan Attal. L'acteur et réalisateur français leur a proposé de se lancer dans un projet risqué, un film à sketchs sur l'antisémitisme dont le titre provisoire est "Heureux en France". Un projet de longue date pour le réalisateur, qui explique avoir senti le besoin de le mettre en boîte récemment suite à la montée de l'anti-sémitisme en France, mais pour lequel il a eu du mal à convaincre les investisseurs.
Dany Boon, lui, n'a pas hésité, comme il le confie ce week-end dans les colonnes du "Journal du dimanche". "Dans mon entourage, certains étaient sceptiques (...), mais le public a peut-être besoin d'en rire. Et certains clichés ont la vie dure ! Yvan m'a raconté une anecdote assez révélatrice. Lors d'une journée de tournage à la Bastille, un passant a demandé de quel film il s'agissait. Quand il a su le thème et le nom de son réalisateur, le type a répondu du tac au tac 'Ah bah, il n'a pas dû avoir de problème pour trouver de l'argent !'. La réflexion est révélatrice de ce que dénonce le film", regrette le comédien.
Et Dany Boon est bien placé pour parler de ces clichés, lui qui s'est converti au judaïsme au début du siècle. "Un journaliste m'avait balancé 'Maintenant que vous êtes juif, vous êtes riche'. Je l'ai immédiatement rassuré : 'J'étais riche quand j'étais catholique et il existe aussi des Juifs pauvres'. J'ai compris que ma conversion était réussie quand j'ai été innondé d'insultes et de menaces anonymes. C'était il y a treize ans et ça continue encore aujourd'hui", affirme le comédien, qui se dit "rodé en matière de racisme", ayant été rejeté très jeune "avec un père kabyle musulman laïque et une mère catholique". "J'ai vu le racisme contre les Kabyles de la part des Algériens, mais aussi l'exclusion de ma famille maternelle qui prenait mon père pour un Arabe. J'étais une minorité dans ma propre famille", se souvient aujourd'hui le comédien et réalisateur.