Débat houleux aujourd'hui dans "La semaine des médias" sur i-Télé. Matthias Gurtler recevait sur son plateau Thomas Sotto venu commenter les bons chiffres d'audience de sa matinale sur Europe 1 et Aymeric Caron, invité à l'occasion de la sortie de son dernier livre "Incorrect : Pire que la gauche bobo, la droite bobards".
Dans son ouvrage très critique envers certains journalistes, le chroniqueur de "On n'est pas couché" met notamment en cause la rédaction d'Europe 1, accusée d'avoir diffusé sans le vérifier le témoignage d'une syndicaliste policière au moment du déraillement d'un train à Brétigny-sur-Orge en juillet 2013. A l'époque, cette dernière avait notamment affirmé que des équipes de secours avaient été caillassées par des habitants du quartier et que certaines victimes décédées dans l'accident avaient été dépouillées par des passants.
L'affaire avait fait grand bruit à l'époque alors qu'il ne s'agit que d'"une rumeur fausse qui n'est pas vérifiée" selon Aymeric Caron. En réaction à ces accusations, la direction d'Europe 1 a récemment décidé de ne pas assurer la promotion du livre du chroniqueur de "On n'est pas couché" sur l'antenne de sa station.
Sur le plateau de "La semaine des médias", Thomas Sotto a tenu à réagir à cette mise en cause, même s'il n'était pas encore aux commandes de la matinale d'Europe 1 à l'époque. "Je n'ai pas lu le bouquin mais je me suis évidemment renseigné sur ce passage et je suis allé voir le journaliste que tu mets en cause" a ainsi expliqué le matinalier. "Ce qui me gêne, c'est que tu jettes le discrédit sur une rédaction qui fait son travail sérieusement et rigoureusement. Ton enquête n'est pas rigoureuse" a lancé Thomas Sotto.
"Tu n'as pas lu mon livre Thomas" a immédiatement réagi Aymeric Caron. "Tu es exactement en train de faire ce que je reproche aux journalistes. Tu dis : 'Ce livre, je ne l'ai pas lu. Je me suis renseigné'" a répondu le journaliste. Avant de contre-attaquer : "Tu as tort Thomas. Pardon (...) J'ai du respect pour la rédaction d'Europe 1 pour laquelle j'ai travaillé. J'ai des amis dans cette rédaction. Le problème, c'est que les gens en ont marre du copinage chez les journalistes, chez les politiques. Cela aurait été du copinage pour moi de dire : 'Je ne peux pas parler de cette information parce que j'ai travaillé pour cette rédaction pour laquelle j'ai de l'affection et dans laquelle j'ai des amis" a expliqué le chroniqueur de "On n'est pas couché".
"Comment as-tu enquêté sur cette affaire avec Europe 1. Est-ce que tu as parlé au rédacteur en chef, à Guillaume Biet, le journaliste que tu mets en cause, oui ou non ?" a alors interrogé Thomas Sotto. "Est-ce que tu as lu mon livre ?" lui a répondu Aymeric Caron, avant que son contradicteur lui indique que ce n'était pas la question. Le chroniqueur de l'émission de Laurent Ruquier a fini par laisser entendre qu'il n'avait pas contacté le journaliste d'Europe 1, faisant valoir qu'il n'avait pas de raison de le faire étant donné que les propos tenus par Guillaume Biet sur cette affaire étaient tous disponibles sur Internet.
Aymeric Caron a par ailleurs affirmé qu'il n'y avait aucune diffamation dans son livre sur ce sujet, contrairement à ce qu'avait affirmé le patron d'Europe 1, Fabien Namias, lors d'un passage récent dans "C à vous" sur France 5. Ce a quoi Thomas Sotto a répondu, visiblement pas convaincu : "C'est pire que de la diffamation, tu jettes le discrédit sur le travail d'une rédaction". Avant d'ajouter un peu plus tard en direction de Matthias Gurtler qui tentait de ramener le calme : "Sur les faits de Brétigny, je suis désolé, ce qu'il dit est faux".
"Thomas, tu affirmes donc que ce que j'écris sur Brétigny, sur Europe 1, est faux ? C'est ça ce que tu dis sur un livre que tu n'as pas lu par ailleurs ?" a alors lancé, accusateur, Aymeric Caron. "J'affirme simplement que l'enquête qui a été faite par le service police-justice d'Europe 1 était sérieuse. J'affirme que s'ils disent qu'il y a eu ces problèmes, il y avait deux sources, des sources policières et de familles qui disaient qu'elles allaient porter plainte. Ce sont des faits et seuls les faits m'intéressent" a répondu le matinalier d'Europe 1.
"C'est très intéressant ce que tu viens d'affirmer" a répliqué, agacé, Aymeric Caron. Avant de lancer, alors que Matthias Gurtler tentait pour la énième fois de changer de sujet : "Ca, c'est de la diffamation". puremedias.com vous propose de revoir cet échange houleux à partir de 5 minutes 30.