39 ans après les faits, le mystère plane toujours. Ce 9 juillet 2024 dès 21h10, France 2 revient sur les circonstances de la tragique disparition de Philippe de Dieuleveult survenue le 6 août 1985 dans le documentaire "Dieuleveult, les disparus du fleuve", diffusé une première fois l'an dernier.
Un reportage qui explore les multiples zones d'ombre entourant le décès du journaliste bien que l'enquête ait conclu à une mort par noyade.
En 1984, alors qu'il était à la tête de "La Chasse aux trésors" depuis trois ans, Philippe de Dieuleveult en stoppe la présentation et se lance dans une toute nouvelle aventure : traverser l'Afrique d'est en ouest par les fleuves via l'expédition Africa Raft, sur une distance totale de cinq mille kilomètres.
"Cette expédition commence mal"
Thierry Sadoun, qui pilote l'expédition, compose alors une équipe d'une dizaine de personnes dont le photographe de "Paris Match" Richard Jeannelle, l'aventurier Gérard d'Abboville ou encore le médecin François Laurenceau, proche de Philippe de Dieuleveult.
Alors qu'ils avaient quitté Paris le 13 juin 1985, les membres d'Africa Raft ont toutefois été contraints de retarder de plusieurs jours leur grand départ. "Cette expédition commence mal, en fait, raconte auprès de France Télévisions le journaliste Arnaud Bédat, ami de Philippe de Dieuleveult. "Ils devaient partir de Tanzanie, mais la situation militaire et politique est très compliquée. Ils n'ont pas l'autorisation d'y aller, et du coup l'expédition commence au Burundi".
Disparus dans les eaux du Zaïre
Une délicate situation qui a également provoqué des tensions au sein du groupe. De son côté, Philippe de Dieuleveult souhaitait même retrouver son épouse sur le point de mettre au monde leur enfant. "C'est une expédition qui est mal foutue, je ne la sens pas", aurait-il confié à son frère Jean au cours de l'expédition.
Aux côtés de Jean-Louis Amblard, le journaliste reporter qui fut également agent de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure, ndlr), repart vers Kinshasa pour retrouver ses autres coéquipiers. Le 2 août, ils embarquent à neuf à bord de deux rafts de 11 mètres pour braver les rapides du fleuve du Zaïre... Une traversée qui leur sera fatale.
Etant restés par prudence sur une île et ne les voyant pas revenir, François et Jean-Louis, deux proches de Philippe de Dieuleveult et uniques rescapés de l'Africa Raft, signalent alors leur disparition. Si le corps de Guy Colette est retrouvé, ce sera malheureusement le seul.
Accident ou assassinat ?
Pendant de longues semaines, la France et le Zaïre, dirigé à cette époque par le dictateur Mobutu, collaborent pour orchestrer les recherches dans l'espoir de retrouver Philippe de Dieuleveult et l'ensemble de son équipage... En vain. L'enquête officielle conclut à une noyade accidentelle.
Une thèse qui n'a jamais convaincu les proches du célèbre disparu, ces derniers ayant continuellement pointé les incohérences des investigations. Parallèlement, d'autres éléments troublants ont remis en question la version officielle de l'accident. Des allégations de bavure militaire, des accusations d'assassinat d'État... Les théories sont nombreuses.
