Ambiance tendue hier soir sur le plateau de "C à vous", où Anne-Sophie Lapix et son équipe recevaient notamment Florian Philippot. Dès les premières secondes de l'entretien, la tension était palpable. L'animatrice a interrogé le vice-président du Front national sur les ennuis judiciaires de Marine Le Pen, inquiétée dans une affaire d'abus de biens sociaux. Florian Philippot s'est contenté de lui répondre que l'immunité parlementaire était prévue par la loi, que l'affaire n'avait "rien de nouveau" et a sous-entendu que le calendrier de cette affaire n'était pas anodin.
Puis, il a souhaité que l'on "parle du fond", et a enchaîné tout seul sur Emmanuel Macron, présenté comme le "dauphin de messieurs Hollande et Cazeneuve". "Je n'avais même pas prononcé le nom de Macron et vous voulez nous en parler ! C'est incroyable ! Il n'y avait même pas le mot Macron dans les questions que j'avais prévu de vous poser. C'est obsessionnel !", s'est amusée la journaliste tandis que son interlocuteur persévérait. "Est-ce qu'on peut parler d'autre chose que d'Emmanuel Macron ?", a-t-elle finalement soupiré.
Anne-Sophie Lapix, qui s'était fait remarquer en 2012 pour son interview avec Marine Le Pen dans "Dimanche+" sur Canal+, souhaitait en effet parler des critiques de la présidente du Front national au sujet des juges, et de sa volonté de supprimer l'Ecole nationale de la magistrature. En réponse, Florian Philippot a - une nouvelle fois - parlé d'Emmanuel Macron puis a cité un extrait d'un livre de Corinne Lepage, poussant Anne-Sophie Lapix à se plaindre une nouvelle fois. "J'aimerais bien qu'on parle plutôt du programme du Front national, si ça vous intéresse", a-t-elle lancé, sans effet.
"Vous avez fait le compte du nombre de fonctionnaires que vous vouliez embaucher ?", demande finalement Anne-Sophie Lapix quelques minutes plus tard. "C'est vrai que vous n'avez pas fait beaucoup de comptes dans ce programme", embraye-t-elle quand Florian Philippot lui répond par la négative, avant de faire les comptes elle-même et de l'interroger sur le coût de telles embauches. "Dans votre programme, il y a quasiment une dépense à chaque ligne, mais il n'y a pas beaucoup de recettes", lance-t-elle encore, poussant son interlocuteur à assurer qu'elle ne l'a "pas lu". "Vous dites n'importe quoi", lâche-t-il quelques instants plus tard.
"On a l'argent pour embaucher 100.000-150.000 personnes de plus ? (...) 40.000 places de prison, combien ça coûte ?", poursuit la journaliste, avant de lister d'autres mesures à chiffrer. Mais Anne-Sophie Lapix et Florian Philippot se trouvent en désaccord sur le budget de la Défense. "Dites ! J'ai envie que vous vous trompiez !", lance alors le responsable politique. "Vous vous trompez, vous demanderez des fiches mieux faites", poursuit-il, agaçant la journaliste.
"Ce sont les miennes ! Bien sûr que c'est moi qui les fais ! Pourquoi ce ne serait pas moi qui les fais ?", lance-t-elle face à l'incrédulité de son interlocuteur. "Je ne sais pas ! Vous êtes donc formidable", lui répond-il. "On estime que les journalistes de cette équipe savent faire leurs fiches", rétorque-t-elle aussitôt, soulignant que la remarque est "un peu sexiste, un peu limite". La qualifiant de "Superwoman", Florian Philippot précise alors que "personne n'avait parlé de femme ou d'homme dans cette question". "C'est vous qui l'avez inventé", lâche-t-il.
"Ce n'est pas très élégant", ajoute Anne-Sophie Lapix, ce qui ne plaît pas beaucoup à Florian Philippot. "Vous trouvez que vous êtes élégante ?", lâche-t-il alors. "Oui je suis élégante, bien sûr", dit-elle. "Vous êtes d'une arrogance permanente, vous me regardez avec un mépris terrible, et tout le monde le voit, vous êtes agressive, je ne vous le dis jamais parce que je suis quelqu'un de poli (...) Ne me faites pas de leçon d'élégance parce que vous n'êtes pas quelqu'un d'élégant", a-t-il conclu. puremedias.com vous propose de découvrir l'intégralité de l'échange.