Il demande au CSA d'agir. Ce jeudi, le député écologiste Matthieu Orphelin a adressé une lettre au Conseil supérieur de l'audiovisuel et au directeur général de CNews, Serge Nedjar, afin de réclamer la suspension des chroniques d'Eric Zemmour dans "Face à l'info" sur la chaîne d'information du groupe Canal+. Il a détaillé sa demande dans un entretien accordé à "L'Express" aujourd'hui.
"J'ai choisi d'écrire au CSA et à CNews pour demander que cessent au plus vite les chroniques de Zemmour. Pas sur les idées qu'il défend mais sur deux points précis. D'abord, ses interventions ne sont pas conformes aux règles actuelles du CSA, contrairement à ce que disent certains, notamment la ministre de la Culture Roselyne Bachelot", a commencé l'ancien membre de La République en marche. Et de poursuivre : "Le règlement prévoit qu'une personne présumée candidate, comme cela est arrivé à Nicolas Sarkozy, ne peut continuer à s'exprimer sans voir son temps de parole décompté. Cela pose de sérieux problèmes démocratiques liés au principe d'équité des candidats, de pluralisme politique et de financement des campagnes électorales".
Depuis plusieurs mois, Eric Zemmour laisse planer dans les médias l'idée d'une possible une candidature à l'élection présidentielle. Outre sa forte présence sur les réseaux sociaux où il relaye notamment ses passages sur CNews, Eric Zemmour s'apprête à débuter la campagne promotionnelle pour son nouvel ouvrage, "La France n'a pas dit son dernier mot". Sa tournée à travers la France l'empêchera d'ailleurs d'assurer sa chronique de fin de semaine dans "Le Figaro", mais bizarrement pas celle, pourtant quotidienne, sur CNews, assure la chaîne.
De plus, Matthieu Orphelin pointe la question des comptes de campagne : "Les comptes de campagnes ont officiellement ouvert le 10 juillet dernier. La rémunération d'Eric Zemmour, son défraiement ainsi que les coûts de production et de diffusion de l'émission assurés par une chaîne privée pourraient devoir être pris en compte". "Ces interventions quotidiennement sont comparables à un mini-meeting tenu chaque jour, financé par de l'argent privé, ce n'est pas normal !", a dénoncé le député, qui souhaite que le CSA "fixe des règles plus strictes pour faire cesser cette porosité entre certains médias et certains politiques".