Six jours de grève. Réunis de nouveau en Assemblée générale ce mercredi, les salariés grévistes d'Europe 1 ont décidé de mettre un terme à leur mouvement engagé vendredi dernier. "Tout n'est pas réglé, nous restons vigilants. La grève s'arrête mais la mobilisation continue", a résumé le journaliste Clément Lesaffre sur Twitter en promettant pour jeudi "une matinale complète d'information, fabriquée avec passion et rigueur par l'ensemble de la rédaction, pour nos auditeurs".
Cette grève avait été initiée après la mise à pied du journaliste Victor Dhollande, comme l'avait révélé puremedias.com. Les grévistes s'inquiètent également du rapprochement annoncé avec la chaîne CNews, propriété de Vincent Bolloré, premier actionnaire du groupe Lagardère avec de premières synergies annoncées pour la rentrée.
Sur le cas de Victor Dhollande, la procédure de sanction disciplinaire "suit son cours" selon Jean-Gabriel Bourgeois, président de la Société des rédacteurs d'Europe 1, interrogé par nos confrères du "Huffington Post". Concernant le changement de ligne éditoriale de la station, pour laquelle les journalistes en désaccord veulent faire valoir leur clause de conscience - un dispositif qui permet de partir avec des indemnités dans un tel cas de figure - la donne est plus compliquée. En effet, Europe 1 ayant le statut d'agence de presse, ce dispositif ne peut s'appliquer.
Mais lors d'une rencontre avec les salariés, Constance Benqué, la patronne du pôle news de Lagardère, s'est engagée à discuter d'une "sorte de clause de conscience", selon le terme employé par Jean-Gabriel Bourgeois. Les négociations devraient être plus approfondies à partir du mois de septembre selon Olivier Samain, délégué syndical SNJ, cité par l'AFP.
Enfin, si la grève s'arrête, les salariés entendent continuer à sensibiliser l'opinion sur la situation en interne. Il est ainsi envisagé par une partie du personnel d'organiser prochainement "un rassemblement public pour lequel une date et un lieu restent à définir", affirme Jean-Gabriel Bourgeois tandis que son collègue Olivier Samain évoque des actions à venir "pour maintenir la pression sur la direction". Mardi, une motion de défiance a été votée contre Donat Vidal Revel, le directeur délégué à l'information.