Les médias européens à l'heure du fact-checking. 19 d'entre eux se sont associés pour le lancement d'une plateforme européenne de vérification des faits, mise en ligne ce lundi. Ces médias, essentiellement des pure players, sont issus de 13 pays. La France est particulièrement présente puisque 5 rédactions françaises participent à cette plateforme : "Les Décodeurs" du "Monde", la rédaction "Checknews" de "Libération", la rédaction "Face Off" de "20 Minutes", les équipes d'AFP Factuel - qui collaborent par ailleurs avec le JT de TF1 - et "Les Observateurs" de France 24.
Très concrètement, sur le site "factcheckeu.info", seront publiés des articles de vérifications, issus des sites des partenaires, sur les élections européennes ainsi que des analyses sur les idées reçues sur l'Europe et des réponses aux interrogations sur les élections. "Ce sera uniquement sur des sujets ayant trait aux élections ou aux problématiques évoquées dans les débats, par exemple, sur les migrants etc.", explique Jules Darmanin, coordinateur éditorial de ce projet, dans les colonnes des "Echos".
Dans "Le Monde", il est précisé que ce projet a été lancé à l'initiative de l'IFCN (International Fact Checking Network, ndlr), organisation indépendante appartenant à l'institut de recherche américain Poynter et qui réunit les rédactions du monde entier spécialisées dans la vérification des faits. La plateforme a été financée par l'IFCN, par l'Open Society for Initiative for Europe ainsi que par Google. Le géant américain met également à disposition ses outils et s'engage à financer des bourses pour les étudiants et à organiser des ateliers et des formations, à Paris et en région, sur le fact-checking.
La plateforme ne devrait à priori être en service que jusqu'aux élections européennes du 26 mai prochain. L'initiative vise à contrer les fake-news ou infox. Ces dernières années, celles-ci ont proliféré durant les périodes électorales. Le cas le plus emblématique demeure celui de l'élection présidentielle aux États-Unis en 2016. Ces derniers mois, en France, le contexte du mouvement des Gilets jaunes, a permis une circulation accrue de fake news sur les réseaux sociaux, notamment autour du "pacte de Marrakech", objet de fantasmes et de théories du complot.