Hommes politiques ou candidats de télé-réalité ? Les téléspectateurs de TF1 étaient en droit de se poser la question dimanche soir, au vu de la scène proposée par Gilbert Collard, élu du Rassemblement national, et par Daniel Cohn-Bendit, ancien député européen et soutien de la liste de La République en marche aux élections européennes. Invité par Anne-Claire Coudray et Gilles Bouleau, qui présentaient cette soirée électorale, à commenter les bons résultats obtenus par son parti - le Rassemblement national est arrivé en tête des suffrages avec 23,31% de voix - Gilbert Collard a préféré dévier le débat en direction de son adversaire politique.
"D'abord, il y a deux représentants de La République en marche. Je crois que Daniel aura l'honnêteté de reconnaître que...", a débuté l'élu RN, avant d'être interrompu par Anne-Claire Coudray qui a qualifié Daniel Cohn-Bendit de "grand témoin", contrairement à Stanislas Guérini, délégué général de La République en marche, présent lui aussi en plateau. Alors que Gilbert Collard traitait ses interlocuteurs de "faux culs", le principal intéressé lui a lancé : "Qu'est-ce-que ça peut te foutre ?". "Tu es de trop", lui a répondu du tac au tac le proche de Marine Le Pen. "Ah ben, je m'en vais", a aussitôt réagi Daniel Cohn-Bendit, joignant le geste à la parole.
Le début d'une longue séquence qui a vite viré à la cacophonie et au cours de laquelle des insultes ont été échangées entre les deux hommes, sous le regard dubitatif de l'élu parisienne des Républicains, Rachida Dati. "Ignoble ordure", "Connard", "Traître à tes idées"... ont ainsi été entendus, pendant que Gilles Bouleau tentait tant bien que mal de reprendre la maîtrise de l'antenne en demandant même à la régie de couper leurs micros.
"J'ai le droit de parler, même si le rentier et son dentier veulent m'en empêcher !", a hurlé Gilbert Collard. Daniel Cohn-Bendit en a profité pour rejoindre son siège. Gilles Bouleau s'est targué d'un "rappel au règlement" pour souligner que "ici, vous êtes entre adversaires politiques, vous n'êtes pas des ennemis et vous ne vous insultez pas". Dans un calme relatif, Gilbert Collard a fini par remercier les électeurs et par quitter le studio après avoir lancé : "Je vous salue bien !". "Ceci n'est pas un théâtre, ni un tribunal", a rétorqué Gilles Bouleau.
Et Anne-Claire Coudray d'observer que "la stratégie de la victimisation (est) assez classique au Rassemblement national". Avant de rendre l'antenne à 20h55 pour laisser place au film du dimanche, la journaliste de TF1 a tenu à présenter les excuses de la rédaction "pour ces insultes que vous avez entendu sur ce plateau". Gilles Bouleau a pour sa part félicité les différents représentants des partis politiques qui sont parvenus à garder leur calme. "Bravo pour les débats civilisés, ce qui n'est pas toujours le cas". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.