
Le groupe NRJ pensait célébrer cette année le vingtième anniversaire de sa chaîne en grande pompe. En lieu et place des festivités, ses animateurs vedettes ont éteint les lumières du plateau lors d'un ultime baroud d'honneur rempli d'émotions, le 28 février dernier. L'Arcom a en effet décidé de ne pas renouveler la fréquence du canal 12, et cette décision porte des conséquences terribles pour l'organisation. Car, comme le révèle "Le Monde", un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été présenté, mercredi 12 mars, aux salariés du pôle télé et de la régie publicitaire du groupe NRJ. Le quotidien s'est procuré le communiqué du comité envoyé aux collaborateurs, et dans lequel était retranscrit deux scénarios : l'un si l'autre chaîne de la TNT du groupe, Chérie 25, trouvait rapidement un repreneur, et l'autre sans cette éventualité. Car, la chaîne thématique, "privée de la mutualisation des charges", se retrouve en sursis, et NRJ Groupe "explore différentes options stratégiques", dont l'option d'une session, pour renouveler une fréquence expirant en 2027.
Dans le premier cas de figure, l'éventuel acquéreur intéressé pourrait reprendre les effectifs de l'entité en place, soit 39 personnes, ou les supprimer. La régie publicitaire de NRJ devrait, elle, se priver de 17 éléments, mais pas avant le mois de septembre prochain, sauf négociation pour des départs anticipés. La seconde hypothèse s'avère plus létale : 12 postes pourraient être supprimés au pôle télé, tandis que cinq seraient sacrifiés dans la branche commerciale. Quelle que soit l'option retenue, les élus du CSE qui ont tout de même remercié leur direction pour le "bon déroulement" des discussions, ont "alerté" les salariés sur le faible niveau des indemnités dites supra-légales, c’est-à-dire les "indemnités complémentaires de rupture" du contrat de travail. "Elles ont d’ailleurs été jugées indignes par un des experts conseils du CSE", indique le communiqué, précisant par ailleurs que Canal+ s'est montré plus généreux envers les employés de C8.
Cette procédure de sauvegarde ne constitue par une surprise pour les deux entités du groupe concernées, averties par le conseil d'administration le 27 février dernier. Celui-ci avait estimé que l’arrêt de diffusion de NRJ 12 sur la TNT entraînera "une baisse significative de l’audience du groupe sur les cibles prioritaires des annonceurs, se traduisant par une diminution estimée à environ 80% de son chiffre d’affaires". Le groupe, "fort d’une trésorerie de plus de 350 millions d’euros", anticipe une diminution du chiffre d’affaires du pôle comprise entre 50 à 55 millions d’euros en 2025, pour une baisse de charges d’environ 30 millions d’euros. Il vise désormais "à renforcer ses pôles Radio et Diffusion" tout en limitant les dégâts de la perte du pôle Télévision sur l’exercice actuel.