Fleur Pellerin parle. Après son éviction du gouvernement jeudi dernier, l'ancienne ministre de la Culture a accordé une interview à L'Obs. Elle y explique avoir été "choquée par la nouvelle" de son éviction. "Dire que je n'ai pas accusé le coup (...) serait mentir. Mais je n'ai pas pleuré, comme je l'ai aussitôt entendu raconter ici ou là", précise-t-elle. Fleur Pellerin égratigne aussi le président de la République. Après avoir rappelé son action rue de Valois, l'ancienne ministre explique avoir vu "très souvent le président, et il ne m'a jamais signifié que je faisais fausse route". Elle regrette que "va au spectacle et flatte !" ait été la seule "feuille de route" délivrée par l'Elysée.
La désormais ex-ministre estime devoir son départ à l'action "d'un milieu parisien, autocentré". "Je n'ai pas voulu être la ministre de l'entresoi", explique celle qui rappelle que "toute transformation implique de bouleverser des rentes, et donc suscite des résistances et des rancoeurs". Elle lance : "Quand je lis que j'ai un bilan mitigé, que je ne suis pas très populaire dans les milieux culturels, je me demande de qui on parle. De ceux qui sont très présents sur les plateaux de télévision et dans les cocktails parisiens ? Ou de ceux qui participaient aux Assises de la jeune création que j'ai organisées ?".
Fleur Pellerin revient aussi sur les couacs de sa communication dont la séquence, un brin ridicule, où elle tente de faire visiter son bureau à une équipe du "Petit Journal". "J'ai essayé de m'adresser à un public jeune. Il me semblait important de toucher ceux qui ne regardent pas le JT et les émissions politiques traditionnelles. Je ne dis pas que tout était parfait...", estime-t-elle a posteriori. Et de conclure sur ce sujet : "Mon grand regret est d'avoir mal su expliquer ce que j'étais en train de faire à la tête de ce ministère. Je suis fière de mon bilan d'action. C'est mon bilan de communication qui est mitigé".