Dire que les nouveautés lancées par la nouvelle direction de France Télévisions ces derniers mois ne rencontrent pas leur public serait un doux euphémisme. "L'Etoffe des champions", "Cinq touristes", "Vendredi sur un plateau", "Avant-premières", "Midi en France", "Partez tranquilles, France 2 s'occupe de tout" ou encore "Réunion de famille" n'ont pas convaincu grand-monde...
Dernier raté en date : "Sing-off 100% vocal". Avec cette émission produite par Starling, France 2 souhaite avoir son propre télé-crochet, après les phénomènes "Star Academy" et "Nouvelle Star" de TF1 et M6, deux émissions arrêtées faute d'audience. Selon de nombreux observateurs avisés de la télévision, cette mode du télé-crochet serait tout simplement passée, à l'image de l'échec, l'hiver dernier, de "X-Factor" sur M6.
Samedi soir, la première de "Sing-off 100% Vocal" s'est inscrite dans cette tendance observée depuis plusieurs années en réalisant une contre-performance significative, rassemblant seulement 1,85 million de téléspectateurs, soit 9% de parts d'audience. Alors que France 2 souhaitait élargir son audience avec ce nouveau format, les jeunes ne sont pas venus. En effet, les parts de marché ont atteint 9% aussi bien sur les ménagères de moins de 50 ans que chez les 15-24 et 15-34 ans. Même les plus de 60 ans ont boudé l'émission avec seulement 10% de PDA. A titre de comparaison, au premier semestre, les divertissements du samedi soir de la Deux ont réuni en moyenne 18% des quatre ans et plus et 11% des ménagères.
"C'est décevant mais le programme est de qualité", réagit Nathalie André, la patronne des divertissements et des variétés de France 2, dans les colonnes du Parisien. Alors que trois émissions restent à diffuser, l'ancienne directrice de la "Star Academy" veut croire à un sursaut d'audience : "A l'époque, j'avais travaillé sur 'Studio Gabriel' avec Michel Drucker. La première s'était cassée la figure avant d'être un succès", explique-t-elle. Mais les échecs à répétition semblent décourager Nathalie André : si le public continue de bouder la nouveauté, "on va refaire des choses normales", lâche-t-elle.