Encore un rebondissement dans l'affaire Ockrent. Après les fortes tensions entre Alain de Pouzilhac (numéro 1 de l'Audiovisuel extérieur de la France) et Christine Ockrent (sa numéro 2) en raison des finances et de la gestion de l'AEF et la sombre affaire d'espionnage informatique au sein de la holding, l'ancienne présentatrice de "France Europe Express" a été mise sur la touche par les cadres des deux entreprises.
Sur la foi d'un rapport commandé par l'AEF auprès de détectives privés, les salariés de l'AEF et France 24 soupconnaient Christine Ockrent alors d'avoir joué un rôle dans cette affaire d'espionnage. Sa fidèle assistante Candice Marchal est, elle, accusée de s'être directement introduit dans les serveurs de l'AEF à des fins d'espionnage et de piratage. Pressée de démissionner, Christine Ockrent s'y est refusée pendant de longs moins avant de céder, au printemps dernier, tout en portant plainte pour harcèlement moral, pointant du doigt une manipulation.
Alors que l'affaire est désormais entre les mains de la justice, Libération publie des extraits d'un rapport de police qui remet en cause la version jusqu'ici évoquée sur la place publique. Ainsi, l'enquête de la Befti (Brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information) établit que c'est le service informatique de l'AEF qui a donné la possibilité à Candice Marchal d'avoir accès aux serveurs informatiques de l'AEF ; une version en totale contradiction avec les faits évoqués jusqu'ici. Pire, Alain de Pouzilhac était au courant depuis décembre dernier de cette bévue...
"L'enquête conclut à un piratage de Candice Marchal", indique Alain de Pouzilhac. "Il y a une légère différence entre le piratage de 2,5 millions de fichiers assorti d'espionnage sur plusieurs années et ce que Candice Marchal a toujours reconnu : s'être introduit ponctuellement dans le serveur pour récupérer des documents la concernant", note en réponse Libé. L'avocat de Candice Marchal, licenciée pour faute lourde l'hiver dernier, accuse Pouzilhac d'avoir "été informé de la possibilité d'une manipulation". "Je l'accuse de savoir pertinnement depuis le 21 décembre 2010 que Candice Marchal n'avait volé aucun document dans les serveurs et n'avoir rien fait pour la laver des ignobles accusations portées contre elle. J'accuse Alain de Pouzilhac d'avoir sacrifié Candice Marchal dans le but d'obtenir le départ de Madame Ockrent", indique Richard Forget.
Dans un communiqué publié après la publication de l'article de Libération, Alain de Pouzilhac se dit "scandalisé". "C'est une grossière manipulation et une gesticatulation désespérée de la défense de Candice Marchal et nous réservons toutes voies de droit quand à ces déclarations. Il n'y a qu'une vérité, le piratage est avéré et l'implication de Thibault de Robert, ancien prestataire informatique et de Candice Marchal, responsable des coordinations auprès de l'ex Directrice Générale Déléguée (Christine Ockrent, NDLR) est prouvée. Ils ont d'ailleurs avoué avoir piraté l'AEF", poursuit Alain de Pouzilhac.