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La gestion de France 3 épinglée par Capital
Publié le 22 décembre 2010 à 13:12
Par Julien Bellver | Rédacteur en chef
Budget supérieur à celui de France 2, rédaction pléthorique, organisation archaïque et audiences en berne sont dénoncés.
Le magazine Capital de janvier 2011. Le magazine Capital de janvier 2011.© Capture Ozap.com
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C'est la patate chaude que se repassent tous les présidents de France Télévisions. France 3, la chaîne aux 850 millions euros de budget - contre 820 pour France 2 - est depuis plusieurs années dans la ligne de mire des dirigeants de l'audiovisuel public. Mais aucun d'entre eux n'a réussi à la réformer. Et il y a urgence car malgré un budget colossal, la chaîne des régions a vu son audience fondre de 15 à 10,7 %, elle est désormais régulièrement devancée par M6. Dans une enquête de trois pages, le magazine Capital du mois de janvier dresse un bilan catastrophique de la gestion de cette antenne du service public.

De quoi donner quelques idées au nouveau président Rémy Pflimlin, qui a promis vouloir s'attaquer à cet épineux dossier ? Cet ancien directeur général de France 3 a beau bien connaître la maison, les chantiers à ouvrir risquent de crisper bon nombre de salariés, lassés de voir chaque réforme échouer.


La force de la chaîne est incontestablement son réseau d'antennes locales. Mais cette présence en régions coûte très cher au groupe et au contribuable. Parmi ses 5000 salariés, on compte près de 1700 journalistes ! Même si les éditions locales et les programmes de proximité n'occupent que 10% de l'antenne, « elles absorbent près de la moitié du budget global » dénonce le magazine.

Avec des salaires plus que confortables - 4000 euros en moyenne pour un reporter - et des équipes de tournage musclées (4 salariés pour un reportage quand une chaîne d'info en mobilise 2 maximum), une heure d'information régionale revient à près de 41 000 euros ! Et ce coût horaire varie en fonction des régions. Par exemple, pour Marseille, France Télévisions débourse 47 500 euros. La faute à qui ? Au taux d'absentéisme du bureau phocéen, « qui bat des records avec 44 jours de congés maladie par salarié en 2009 ». Et quand les équipes de tournage se déplacent pour leur sujet, elles ont parfois la surprise de retrouver des collègues... de leur rédaction parisienne. « Ou l'art de réaliser deux fois le même reportage avec deux équipes différentes » ironise Capital.


Autre constat alarmant fait par Capital, l'investissement consenti pour les programmes. Si on rapporte leur coût aux audiences, « la chaîne dépense 20% de plus par téléspectateur que sa grande soeur » note le magazine. A titre d'exemple, un numéro de Ce soir ou jamais est facturé 100 000 euros par soir alors qu'il ne rassemble en moyenne que 500 000 téléspectateurs. Ou la retransmission des Noces du Figaro récemment. Prix facturé à la chaîne : 500 000 euros pour à peine 3,3% du public devant France 3.

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