Décidément, François Morel est bien le plus drôle des chroniqueurs de France Inter. Depuis la rentrée, l'acteur qui officie tous les vendredis matin à 8h55 s'est fait remarquer de nombreuses fois notamment avec son vibrant hommage musical à Catherine Deneuve ou quand, déguisé en Molière, il a proposé une chronique en alexandrins. Ce matin, alors que Patrick Cohen recevait Manuel Valls, l'ancien "Deschiens" est entré dans le studio habillé, coiffé, maquillé et tatoué comme un punk !
"Un vent de folie s'est emparé de France Inter depuis début juin et je ne sais pas si l'auditeur de la station se rend tout a fait compte de ce qui est en train de se produire !", a débuté l'acteur en coupant la parole au présentateur du "7/9". François Morel a expliqué que toutes les figures de la matinale étaient devenues "méconnaissables". "On voit Patrick Cohen parcourir les couloirs dans des tenues négligées, lui jadis tout en maintien, tout en élégance, tout en retenue, arrive désormais le polo légèrement sorti de son pantalon curieusement fermé avec une épingle à nourrice. Généralement, il tient un pack de bière à la main ! Ce matin, il a vomi à qui mieux mieux son Heineken !", s'est amusé le chroniqueur.
"Ce qui a déclenché ce mouvement est l'interview de la nouvelle directrice de France Inter, Laurence Bloch, au journal 'Le Monde'. Sa déclaration a été ressentie comme un coup de tonnerre, comme un séisme de forte magnitude !", a expliqué François Morel. L'acteur faisait référence à une interview de la nouvelle directrice titrée "Soyez un peu punk". "Dans une société atone, morose, France Inter doit détonner. Il lui faut du tempérament, une dose de mauvais goût, de l'audace. Soyez un peu punk !", déclarait-elle.
François Morel a choisi d'appliquer ce conseil à la lettre. "L'injonction faite aux animateurs de la station provoqua le trouble, la stupéfaction, l'inquiétude, l'incompréhension.... 'Ca veut dire quoi 'punk' ?', gémissait Frédéric Lodéon (le spécialiste de la musique classique de la station, ndlr), craignant la violence et la barbarie d'un monde sans Beethoven, sans Litz et sans Chopin", a poursuivi le chroniqueur.
"Soyez un peu punk ! Frédéric Mitterrand, comme un chant du cygne, avant de faire ses adieux à la chaîne, s'est fait mettre un piercing sur une partie de son anatomie restée secrète. Le piercing se serait dangereusement infecté, aussitôt Frédéric était hospitalisé. Ses jours ne seraient pas en danger", a-t-il enchaîné avant d'expliquer avoir voulu lui-même faire un effort. "Franchement, ça ne m'est pas encore tout à fait naturel !", a-t-il reconnu avant d'enjoindre le Premier ministre à prendre exemple sur France Inter et à être punk. "Je vais réfléchir à la question oui, lui a répondu Manuel Valls, tout sourire. Mais, franchement, en voyant François Morel, je me dis que je ne suis pas sûr de pouvoir rentrer ni au Conseil des ministres ni à l'Assemblée nationale avec cette tenue".