L'émotion était évidemment au rendez-vous ce matin dans les médias, dans les matinales de radio et de télé. Et elle était aussi présente dans celle de France Inter, portée par Patrick Cohen. Juste avant 9h, le journaliste a passé comme le veut la tradition la parole à un humoriste et c'est Sophia Aram qui a assuré le billet d'humeur.
Evidemment, l'humoriste n'avait pas le coeur à rire. Et elle s'est remémorée en quelques minutes les moments qu'elle avait partagés avec Cabu, Charb et les autres membres de l'équipe de "Charlie Hebdo", assassinés hier. Elle s'est rappelé leurs discussions au moment de la publication polémique des caricatures de Mahomet en 2012, de leurs débats. "Je n'avais pas le quart du début des couilles de Cabu, de Charb", a-t-elle expliqué.
Puis c'est évidemment aux événements tragiques d'hier que Sophia Aram a fait référence, l'émotion montant dans sa voix. "Je me souviens que la colère m'a aidée à m'arrêter de pleurer. Je me souviens avoir eu envie de trouver une vanne, d'avoir envie d'en rire, et je me souviens d'avoir échoué", a-t-elle avoué, avant de s'interroger sur les motivations d'un tel acte, sur cette tuerie perpétrée au nom d'un Dieu et d'une religion.
"Comment ne pas imaginer une seule minute que si Dieu existe, Dieu ne puisse pas faire le travail lui-même ? Du coup, en l'absence de réaction de Dieu en personne, j'imagine qu'il n'y a que deux hypothèses possibles : soit il s'en contrecogne, soit il n'existe définitivement pas", a-t-elle lâché, expliquant que suite au drame d'hier, elle penchait définitivement vers la deuxième solution.
Suite à sa chronique, Patrick Cohen a repris l'antenne quelques secondes pour annoncer la suite des événements, mais aussi présenter ses excuses aux auditeurs. "On n'a pas fait la meilleure radio ce matin, on n'avait pas la voix ni les idées très claires, je vous en demande pardon... Franchement, ce n'était facile, ce n'était pas la meilleure radio, mais c'était sans doute la plus sincère, on l'a faite avec nos larmes et avec notre chagrin", a-t-il affirmé, avant de passer la parole à Augustin Trapenard.