L'épilogue de l'affaire de "l'homme en slip à la pelle". Mercredi, le tribunal judiciaire de Dax a condamné France Télévisions à verser 10.000 euros de dommages et intérêts à Jean-Marc Dutouya, dont les images le montrant en slip, armé d'une pelle, en train de repousser des militants de la Ligue de protection des oiseaux, avaient fait le tour des réseaux sociaux et l'objet de nombreuses parodies.
Les militants s'étaient illégalement introduits sur son terrain pour détruire des pièges à oiseaux. La séquence avait été captée et diffusée par le service public dans un reportage. L'intéressé réclamait 200.000 euros au titre du préjudice subi, ainsi que la suppression des images incriminées.
Si la justice ne l'a pas suivi sur la somme réclamée, elle a revanche condamnée le service public à flouter désormais l'ensemble du corps de Jean-Marc Dutouya sur la fameuse séquence et à ne plus diffuser le reportage tourné le 9 octobre 2015 dans les Landes. De plus, France Télévisions devra lui verser 5.000 euros au titre des frais de procédure.
Son avocat, Frédéric Dutin, a réagi sur les ondes de France Bleu Gascogne, se disant satisfait de la décision rendue. "Qui ne souffrirait pas de se retrouver propulsé avec une notoriété qui est une notoriété parfaitement blessante ? Il a considérablement souffert. Dans les semaines qui ont suivi, il a eu des soucis de santé parce qu'il était miné de l'intérieur. Aujourd'hui, il se reconstruit. Cette décision lui apporte du baume au coeur et est aussi la preuve que, devant un juge, les petits peuvent gagner devant les plus gros", a-t-il souligné.
Lors de l'audience de mai dernier, France Télévisions avait estimé que la plainte de Jean-Marc Dutouya était infondée, faisant valoir par la voix de son avocate que "l'intérêt général du public est protégé par la liberté de la presse" et que l'homme aurait pu "attraper un peignoir" avant d'aller affronter les militants sur son terrain.
En 2018, Jean-Marc Dutouya et son frère, Patrick, avaient été reconnus coupables en appel de violences volontaires avec arme lors de l'action de la Ligue de protection des oiseaux et condamnés à verser des amendes, dont 223 euros à France Télévisions pour le préjudice matériel. Ils avaient cependant été relaxés pour les faits de chasse prohibée reprochés par l'association.