Les grèves imprévues de 59 minutes à France Télévisions sont désormais interdites. Comme le rapporte l'AFP, un jugement en référé a donné raison samedi à la direction du groupe public en interdisant aux salariés de faire grève 59 minutes quand il le souhaite.
Depuis fin janvier, les syndicats du groupe audiovisuel public déposent des préavis de grève à répétition pour protester contre un projet de réorganisation du travail. Jusqu'à aujourd'hui, les grévistes, essentiellement des techniciens, faisaient notamment grève 59 minutes à des moments stratégiques de la journée, comme avant un programme diffusé en direct par exemple. Une technique leur permettant de ne perdre qu'une heure de salaire tout en perturbant fortement les antennes. Pour se prémunir d'éventuelles perturbations, la direction de France Télévisions avait d'ailleurs décidé de louer des studios privés pour la soirée électorale d'hier.
Le 6 mars dernier, le PDG de France Télévisions, Rémy Pflimlin, avait publié une note interne imposant aux salariés de se déclarer grévistes ou non dès le début de la journée, et non pas juste avant de cesser le travail, et menacé de sanctions les contrevenants. Les syndicats avaient alors déposé un recours en référé contre cette demande et organisé une grève jeudi 19 mars pour dénoncer "la remise en cause de l'exercice du droit de grève".
Ce matin, la direction a fait part de sa satisfaction concernant la décision de justice prononcée dans cette affaire, tout en affirmant souhaiter "l'apaisement". "Les salariés doivent dire s'ils sont grévistes en arrivant à leur travail. Ils peuvent alors faire grève 59 minutes, mais en début de journée, ou bien une demi-journée ou une journée", a précisé à l'AFP Patrice Papet, le DRH de France Télévisions. Dès aujourd'hui, la direction du groupe public a par ailleurs convoqué pour des entretiens préalables à des sanctions des collaborateurs qui ont mené ces grèves de 59 minutes, tout en s'assurant prête à ne pas donner suite aux procédures.