Il n'y a pas que Radio France qui est en grève. Depuis la fin du mois de janvier, les techniciens de France Télévisions ont également entamé un bras de fer avec leur direction. Ils protestent contre le projet de réorganisation interne qui concerne notamment les professions de monteurs et de mixeurs. Depuis le début du conflit, les journaux télévisés de France 2 et France 3 ont été plusieurs fois perturbés.
La direction du groupe s'est inquiétée des conséquences d'un préavis de grève déposé pour dimanche sur ses soirées électorales des départementales 2015. Selon nos informations, le groupe a donc loué des studios privés pour assurer le bon déroulement de ses sessions politiques importantes. La soirée de France 2 que proposeront Laurent Delahousse et la rédaction de la chaîne, de 19h55 à 21h00, se déroulera dans un studio loué à Boulogne avec une équipe technique extérieure à France Télévisions.
Même chose pour la grande soirée de France 3, prévue de 18h55 à minuit. Carole Gaessler, Francis Letellier et Michel Dumoret, le chef du service politique de la chaîne, présenteront également depuis un studio de Saint-Cloud l'émission nationale, qui sera entrecoupée de nombreux décrochages dans les 24 antennes régionales de la chaîne pour suivre les résultats des différents départements. Ces délocalisations sont rarissimes pour les tranches d'informations habituellement tournées dans le siège du groupe, à Paris.
Cette semaine, Le Canard Enchaîné a indiqué que, depuis la mi-janvier, plusieurs des programmes habituellement tourné dans les studios du groupe public (comme "Télématin", ou les quotidiennes de Sophie Davant "C'est au programme" ou "Toute une histoire") étaient enregistrés dans ces mêmes studios privés. "Coût public de la plaisanterie, jusqu'ici : 1,8 million d'euros", ont écrit nos confrères.