Quel suspens... Nadine Morano n'a toujours pas annoncé quel candidat à la primaire de la droite et du centre elle comptait soutenir. Même si son choix semble pencher vers Nicolas Sarkozy, la députée européenne n'a pas voulu se prononcer avant le premier tour du scrutin le 20 novembre prochain. Au micro de franceinfo ce matin, l'ancienne ministre a été interrogée par Jean-Michel Aphatie sur son soutien à Alain Juppé, si ce dernier venait à remporter la primaire des Républicains.
"Monsieur Juppé, puisqu'il est en ce moment le chouchou des médias, le chouchou des institutions, on est dans une espèce de grande manipulation médiatique", a-t-elle lâché. Révolté, l'intervieweur a tenté de la couper : "Mais non, les médias, ils s'en moquent. Ce sont Les Républicains qui désigneront, mais ne dîtes pas qu'il est le chouchou. Vous le dîtes avec un sourire, parce que vous vous dîtes : 'Tiens, j'attrape les journalistes, je les provoque'."
"Sachez madame Morano, comme ça vous modérerez votre discours, qu'Alain Juppé n'est pas le chouchou de franceinfo ! Sachez-le ! Donc, vous parlez des médias, moins franceinfo", a balancé le journaliste. L'ex-ministre a ensuite rétorqué : "Vous avez le droit de me répondre ce que vous voulez, moi j'ai le droit de penser ce que je veux. Vous êtes d'une manière globale et de manière médiatique à vouloir choisir votre candidat, comme ça a été le cas aux Etats-Unis. C'est la réalité et après vous vous prenez une claque."
Mais Nadine Morano n'a pas clairement répondu à la question principale de Jean-Michel Apathie, qui a alors révélé quelques minutes plus tard les coulisses de cette interview : "Pour être clair, après tout, on ne se dit que rarement ces choses-là. Hier, avec ma collaboratrice, vous nous avez indiqué que si vous veniez sur le plateau de franceinfo ce matin, c'était pour dire que vous ne soutiendriez pas Alain Juppé s'il était désigné par les militants de la primaire."
Troublée, l'ancienne députée de Meurthe-et-Moselle a bafouillé qu'elle ne savait pas que c'était sa collaboratrice, "qui au téléphone faisait un débat". "On se rend compte qu'au micro, vous êtes plus prudente, même si on a compris que vous êtes assez hostile à Alain Juppé. Puisqu'il faut dire toutes les choses et que les médias, qui ont leur chouchou, ne disent peut-être pas suffisamment les choses", a déclaré Jean-Michel Aphatie, avant de conclure : "L'épisode Trump apporte plein de leçons."