La menace d'une fermeture de franceinfo planait hier en fin d'après-midi. Une décision de justice du tribunal de grande instance rendue mardi interdit aux journalistes de franceinfo de monter eux-mêmes leurs sujets, comme c'est le cas sur les autres chaînes du même type (BFMTV, iTELE). De la même façon, les monteurs n'auront pas de prise éditoriale sur les sujets qu'ils montent. Sur fond de menace de fermeture de la chaîne, des négociations ont donc été lancées entre la direction et le SNJ, qui défendait la décision du tribunal.
Du côté de la rédaction, un carton était prêt à annoncer la fermeture de la chaîne. "En raison d'une décision de justice, nous ne sommes plus en mesure de vous proposer les programmes de franceinfo", pouvait-on y lire. L'idée était de sensibiliser le SNJ au risque qu'encourt la chaîne si sa position ne s'assouplit pas. "Le SNJ remet en cause l'évolution du métier de journaliste. La menace de fermeture de la chaine est bien réelle, et serait un accident industriel qui impacterait l'économie de tout le groupe. Le SNJ se tire une balle dans le pied", nous expliquait un journaliste.
Dans la foulée, le syndicat des journalistes de France Télévisions a rédigé un communiqué pour dénoncer "le chantage à la fermeture". Lors des négociations, le SNJ a indiqué que la direction était prête à "mettre la mire sur la chaîne info" si le syndicat ne faisait pas marche arrière. "Bluff ou réalité, peu importe, le procédé qui consiste à faire du chantage à la fermeture est indigne d'une entreprise de Service Public. La justice n'a pas ordonné la fermeture de franceinfo. Elle ordonne simplement le respect des règles de l'entreprise", a déclaré le SNJ, qui a assuré ne "pas céder au chantage".
Dans la suite du communiqué, les syndicalistes ont précisé qu'ils ne signeront pas en septembre ce qu'ils ont refusé en juin, concernant l'évolution du métier de journaliste et de monteur. "Alors que la direction se retranche derrière les tutelles pour affirmer qu'elle ne peut mettre les moyens appropriés pour des raisons financières, le SNJ rappelle qu'il s'agit de budgets ordinaires, bien loin des dépenses reprochées par la Cour des comptes à France Télévisions", s'est terminé le message du SNJ.