Le roi de la blague. A défaut d'avoir été primé par les Français, François Hollande a reçu hier soir à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) le "Prix Press Club, Humour et Politique 2017". Créée en 1988, cette récompense lui a été décernée par un jury de journalistes et d'humoristes présidé par Nelson Monfort, comme l'a rapporté l'AFP. François Hollande succède ainsi à Bruno Lemaire, sacré l'année dernière pour son terrible aveu : "Mon intelligence est un obstacle".
L'ancien chef de l'Etat a pour sa part été primé pour une partie de son oeuvre, soit plusieurs phrases prononcées depuis 2016 dont "Toutes les décisions que je prends, je les prends seul avec moi-même, dans un dialogue singulier", ou encore la savoureuse "Aujourd'hui, je suis à deux doigts d'être aimé" mais aussi "Je salue Christiane Taubira... Sa voix peut porter, même quand elle ne dit rien". Pas vachard, François Hollande est venu en personne recueillir son prix, lançant avec humour à son auditoire : "Je prends conscience qu'un hommage m'est rendu, il était temps. Ce n'est pas forcément l'abondance des hommages qui justifie qu'on les néglige".
Autre lauréat cette année, Brigitte Macron, qui a reçu un des prix du jury pour son commentaire : "Le seul défaut d'Emmanuel, c'est d'être plus jeune que moi". Le Prix spécial du jury a pour sa part été décerné au ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, pour cette sortie pendant la campagne présidentielle : "J'ai refusé d'être candidat car j'avais peur d'être au second tour".
Le prix de l'encouragement revient à Philippe Poutou pour la pique suivante : "Hollande est satisfait de son bilan ; c'est pour cela qu'il le dépose". Un prix du "jeu de Miot" - en hommage à Jean Miot, ancien PDG de l'Agence France-Presse et créateur du prix, récemment décédé - a été décerné à Yannick Jadot, éphémère candidat à la présidentielle, pour sa réaction aux images d'Emmanuel Macron devant la pyramide du Louvre le soir de sa victoire, en mai : "C'était Toutânmacron !".
Les internautes ont quant à eux salué ex aequo Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, pour son délicieux : "Je suis une tombe ; et quand on est une tombe, on l'est à vie" ; mais aussi Jean-Christophe Lagarde (UDI) pour son lucide constat : "La moitié de nos électeurs sont passés chez Macron et je crois que l'autre est déjà en marche".