Les ebooks, très peu pour lui. Frédéric Beigbeder ne croit pas en cet avenir du livre sur iPad, Kindle et autres. L'auteur le dénonçait déjà dans "Premier bilan après l'apocalypse", son dernier roman. Mais plus qu'une guerre contre ce livre numérique qui a pourtant déjà séduit plusieurs millions d'utilisateurs à travers le monde, c'est dans un véritable combat contre la génération Internet que se lance Frédéric Beigbeder !
Nos confrères de Sud-Ouest ont retrouvé l'homme de lettres à Guéthary, dans les Pyrénées-Atlantique. Frédéric Beigbeder y prépare son prochain roman ainsi que la rentrée de son rendez-vous hebdomadaire sur Canal+ Cinéma, "Le Cercle". Interrogé sur les nouvelles technologies et l'utilisation qu'il en fait, l'homme qui a adapté son roman "L'Amour dure trois ans" au cinéma avec Louise Bourgoin et Gaspard Proust s'emporte contre Internet.
"J'ai horreur de ça ! Je fais un peu réac' dans une époque très progressiste, mais dans mon dernier livre, Premier bilan après l'apocalypse, je passe pour le vieux con de service en défendant l'idée du livre, du papier, des vieilles librairies ; le numérique me fait peur, Facebook, c'est le nouvel opium du peuple" explique Frédéric Beigbeder qui assure ne pas avoir "envie d'apprendre tous ces nouveaux trucs, pas le temps, pas envie de me forcer".
Pour lui, "Internet, c'est l'empire de la méchanceté, de la bêtise ; n'importe quel abruti a droit au chapitre". "Je préfère rester avec mes livres, que j'aime ranger proprement dans ma bibliothèque ici, à Guéthary, ou à la Villa Navarre, à Pau" se justifie Frédéric Beigbeder. Quant à la progression de l'ebook ces derniers mois par rapport au livre papier, l'auteur continue de croire à la véritable encre.
"Milan Kundera a dit qu'il refusait que ses livres soient numérisés, pareil !" affirme-t-il avant de délivrer une nouvelle charge contre Internet. "Tiens, encore une anecdote qui me rend fou : avant, les gens me demandaient éventuellement un gribouillis sur un bout de papier. L'autre soir, au Blue Cargo, avec mon copain Nicolas Duvauchelle, les jeunes nous arrêtaient et se prenaient en photo avec leur 'niphone'. Deux minutes plus tard, on retrouvait nos tronches sur Twitter. C'est assez flippant comme concept, je trouve" relate Frédéric Beigbeder...