"Ma tête va être mise à prix après ça. Je m'en fous parce que je ne suis pas sur les réseaux sociaux donc je pense que je peux être sincère", a-t-il déclaré en préambule. Ce jeudi, dans son émission "L'équipée sauvage" sur Europe 1, Matthieu Noël reçoit l'écrivain Frédéric Beigbeder pour évoquer son livre "L'homme qui pleure de rire" (éditions Grasset). Mais une fois n'est pas coutume, l'invité de la journée est arrivé à l'enregistrement avec un texte au vitriol pour revenir sur la dernière cérémonie des César, marquée par le sacre de Roman Polanski pour la réalisation de "J'accuse", provoquant alors une sortie en colère d'Adèle Haenel et le retrait de la scène de la maîtresse de cérémonie Florence Foresti.
L'attitude de l'humoriste a fortement déplu à Frédéric Beigbeder, qui s'en prend vivement à elle dans son billet d'humeur. "La cérémonie des César a confirmé de façon particulièrement répugnante tout ce que je dénonce dans mon livre sur le rire dictatorial. Une soirée qui devrait être un hommage au cinéma est devenu un festival de stand up pitoyable, une meute de hyènes en roue libre. Chacun y est allé de son sketch pas drôle, comme dans un spectacle du Club Med", attaque-t-il d'emblée, s'interrogeant ensuite : "Où est passé le cinéma ?". "Cette pauvre Florence Foresti qui s'est fait connaître par des imitations costumées chez Ruquier se prend désormais pour une grande intellectuelle obligée de dispenser son opinion sur le bien et le mal", déclare-t-il, regrettant que l'humoriste ait pris "la même tête de turc pendant 3 heures".
"Elle ne connaît rien au cinéma ni au droit pénal mais on lui confie le pouvoir et elle s'en sert avec une violence absolue. Le tribunal pénal suisse a jugé que Polanski avait purgé sa peine. Florence Foresti et Adèle Haenel s'improvisent juges. Sont-elles plus compétentes pour dire le droit que le tribunal fédéral suisse, juridiction suprême de la confédération helvétique ? Elle se dit écoeurée, elle est écoeurante", poursuit Frédéric Beigbeder, jugeant à ses yeux que "la bien-pensance est une intolérance". Puis c'est la sortie indiquant que "'J'accuse' est un film sur la pédophilie dans les années 70" qui a ulcéré l'écrivain. "En réduisant 'J'accuse' au casier judiciaire de son réalisateur, ce qu'elle ne fait pas avec Ladj Ly, Florence Foresti ne se rend même pas compte qu'elle reproduit l'injustice de l'affaire Dreyfus. Elle condamne 50 ans après les faits, considère que de nouvelles accusations prescrites et non-prouvées suffisent à juger un homme sans avocat. Elle reproduit la tragédie que raconte Polanski", conclut-il, laissant ses interlocuteurs dans un silence gêné, dans ce billet que puremedias.com vous propose d'écouter ci-dessous.