Une rancune tenace. Il y a un peu plus d'un an, en novembre 2018, France Inter avait décidé de mettre un terme à sa collaboration avec Frédéric Beigbeder après une chronique ratée proposée quelques jours tôt. Une collaboration achevée d'un commun accord à en croire les propos tenus à l'époque par la patronne de la station Laurence Bloch. "Lui-même convient de sa faiblesse et a décidé d'arrêter l'exercice n'ayant plus assez de temps pour s'y consacrer correctement", avait-elle expliqué aux auditeurs. Mais avec le recul, l'écrivain semble ne jamais avoir digéré son départ, comme le prouve le contenu de son prochain livre à paraître le 2 janvier prochain, un roman sans titre sur lequel s'affiche un large émoji.
Selon nos confrères du "Parisien", la première partie de l'ouvrage est consacrée à France Inter. Les piliers de la matinale, Léa Salamé et Nicolas Demorand, sont présents sous les pseudonymes de Laura Salomé et Nathan Dechardonne. Et c'est à l'égard de ce dernier que l'écrivain se montre le mois tendre. "J'ai connu un congélateur Blaupunkt qui dégageait davantage d'empathie", se moque-t-il, en qualifiant également son ancien collègue de "chaînon manquant entre l'humanité et la machine".
Les humoristes maison ne sont également pas épargnés. "Le sarcasme des humoristes est généralement présenté comme la réponse indispensable à l'arrogance des puissants mais ne perdons pas de vue qu'il est aussi la vengeance des impuissants", dénonce par exemple Frédéric Beigbeder. On se souvient que peu de temps après son départ, Charline Vanhoenacker avait brocardé l'intéressé dans une de ses chroniques. "Je suis sortie en boîte samedi soir dans un endroit appelé 'Le Medellin' et j'ai retrouvé la chronique que Beigbeder avait perdue pour jeudi matin", avait-elle ainsi plaisanté.
En substance, Frédéric Beigbeder critique le fort accent mis sur l'humour dans la grille de France Inter. "Il y a donc des plaisantins de 7h55, des comiques de 8h55, des amuseurs de 11h15, des impertinents de midi, des boute-en-train de 17 heures, des bouffons de 17h30", observe celui qui est toujours présent sur la station en tant qu'intervenant dans l'émission "Le Masque et la Plume" le dimanche soir. Son livre ne devrait donc pas passer inaperçu dans les couloirs de France Inter.