À circonstances exceptionnelles, réaction exceptionnelle. Dans une tribune commune intitulée "Non, la presse ne doit pas être un bouc émissaire !", 34 sociétés de rédacteurs et journalistes font entendre leur voix pour faire valoir la liberté d'informer. La publication de cette dernière intervient après un nouveau week-end de violences contre les journalistes. Ce samedi, la parution de certains titres locaux a été empêchée tandis que plusieurs reporters ont été agressés ou intimidés sur le terrain, dont une équipe de LCI qui a été lynchée, en marge de la mobilisation pour "l'acte IX" des Gilets jaunes.
Dans la tribune, il est rappelé que "depuis plusieurs semaines (...) la liste des atteintes à la liberté de la presse s'allonge inexorablement". "Le simple constat qu'il faille désormais à des journalistes des agents de protection pour espérer rentrer sains et saufs à leur rédaction est inadmissible", est-il ajouté. "Dans un climat de défiance vis-à-vis des médias, la critique est nécessaire. La presse n'est pas exempte de reproches. Et les journalistes sur le terrain sont les premiers à s'interroger au quotidien sur la manière la plus juste et la plus honnête de couvrir l'actualité", est-il également écrit. Pour rappel, la couverture du mouvement a précisément fait l'objet de tensions à BFMTV.
"Mais aucune défiance vis-à-vis de la profession, quelle qu'elle soit, ni désaccord avec une ligne éditoriale, un titre ou un reportage ne peuvent justifier les violences de ces dernières semaines. Empêcher les journalistes de faire leur travail, c'est empêcher les citoyens d'être informés, c'est tout simplement menacer la démocratie", est-il ensuite rappelé, tandis que les violences sont condamnées "de la manière la plus ferme". "La liberté d'informer est fondamentale et indispensable à une démocratie saine. Les journalistes sont là pour rapporter les informations, y compris dans les pays où la liberté de la presse n'existe pas", concluent les journalistes.
Publiée sur les sites des rédactions concernées, la tribune a été signée par les Sociétés de journalistes (SDJ), Sociétés de rédacteurs (SDR) ou Société civile des journalistes de l'AFP, "Challenges", "La Tribune", "Le Figaro", "Le JDD", "Le Monde", "Le Parisien - Aujourd'hui en France", "Le Point", "Les Echos", "L'Express", "Libération", "L'Obs", "Paris Match", Premières lignes, "Télérama", "Sud-Ouest", "20 Minutes", M6, France Info, "Franceinfo.fr", France Inter, Europe 1, Radio France, RFI, RTL, BFMTV, CNews, Franceinfo TV, France 2, France 3, France 24, LCP, TF1 mais aussi par Reporters sans frontières (RSF), l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), l'Association des journalistes parlementaires (AJP), l'Association des journalistes médias (AJM), l'Association de la presse judiciaire (APJ), l'Association de la presse présidentielle (APP), le collectif Informer n'est pas un délit, le Syndicat national des journalistes (SNJ) , le Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT) et la CFDT-journalistes.