Le bras de fer se termine par un accord "historique". Depuis septembre, les relations entre la presse française et Google sont très mauvaises. Comme ses homologues allemands, suisses et italiens, la presse française voulait imposer la création de la Lex Google, qui créerait un droit voisin, obligeant Google à rémunérer les reprises de leurs articles sur la plateforme Google News. Un projet, soutenu par le gouvernement français, qui n'était pas du goût du géant de Mountain View qui a menacé de ne plus référencer la presse française. François Hollande et Aurélie Filippetti, menaçant Google de redressement fiscal, s'en sont mêlés, nommant un médiateur pour forcer Google à négocier.
La firme de Mountain View a annoncé hier avoir signé un accord avec la presse française (comme elle l'avait fait en Belgique). Eric Schmidt, le président exécutif de Google, a accepté de créer un fonds d'aide à la transition numérique pour la presse à hauteur de 60 millions d'euros. Ses fonds seront attribués à la presse d'information généraliste par l'intermédiaire d'une commission qui choisira de financer des projets de "changement structurels". Elle sélectionnera des "initiatives prometteuses qui permettront de faire émerger en ligne de nouveaux contenus digitaux". Google va également mettre à disposition de la presse son expertise et ses ingénieurs. La firme va également renforcer ses liens publicitaires avec la presse.
"C'est une fierté pour la France d'avoir été capable de réaliser cet accord qui est le premier dans le monde", a déclaré François Hollande, qui assistait à la signature de l'accord. Ravi de l'heureux dénouement de ce bras de fer, le chef de l'Etat s'est félicité d'avoir pu montrer qu'une "alliance (...) entre les producteurs de contenus et les diffuseurs" était possible.