Une loi pour faire payer Google ! Les patrons du Figaro, des Echos et du Nouvel Observateur indiquent ce matin avoir présenté un projet de loi à Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication, dans le but de rééquilibrer les relations économiques entre la presse et les moteurs de recherche.
Ce texte prévoit que les éditeurs de presse renoncent à faire interdire l'indexation de leurs contenus par les moteurs de recherche. "En contrepartie, nous demandons la création d'un droit voisin qui permettrait de faire payer par les moteurs de recherche une juste rémunération, chaque fois qu'un de nos contenus est indexé", explique ce matin, dans le Figaro, Nathalie Collin, coprésidente du Nouvel Observateur. Pour fixer les prix et redistribuer les sommes versées, ces trois patrons veulent mettre en place une commission paritaire réunissant les deux parties. Un dispositif similaire est actuellement en discussion en Allemagne. Adopté fin août par le gouvernement à la demande des groupes de presse Axel Springer et Bertelsmann, la "Lex Google" doit encore être adoptée par le Parlement.
Ce texte vise l'ensemble des moteurs de recherche. Mais c'est Google, qui occupe 93,5% du marché du search en France, qui est dans le viseur des patrons de presse. Les relations entre le moteurs de recherche et la presse française ont souvent été tendues. Les éditeurs de presse reprochent à Google de se faire de l'argent grâce aux contenus produits par la presse. "Google est aujourd'hui l'une des premières régies publicitaires en France, avec plus d'un milliard d'euros de recettes. (...) Il est inadmissible que Google utilise nos articles gratuitement pour ponctionner le marché publicitaire français sans rémunérer les créateurs de contenus !", s'énerve Francis Morel, PDG du groupe Les Échos.