Vers une valorisation des productions journalistiques de qualité ? Google a lancé, hier en France, son service News Showcase, créé à l'international il y a deux ans pour pacifier ses relations avec la presse. Celui-ci permet aux utilisateurs du moteur de recherche de parcourir les actualités publiées dans des médias référents de la presse nationale ou régionale. Encore faut-il que ces derniers aient signé un partenariat avec le géant du web.
"Le Figaro", "Libération", "Le Monde", "L'Obs", "La Provence"... 65 éditeurs de presse, comprenant 130 publications, ont en effet souscrit, pour une durée de trois ans, selon "Le Figaro", à cette nouvelle fonctionnalité dans le portail Actualités et sur Discover. Dans cet onglet, Google laisse la main aux médias partenaires. La rémunération des médias par Google sera fixée "au cas par cas, en fonction du nombre d'articles qui sont mis à disposition", a déclaré jeudi Sébastien Missoffe, directeur général de Google France sur Radio Classique.
Ce sont en effet les rédactions qui déterminent les articles qu'elles souhaitent valoriser dans les petites "vitrines" de Showcase. Sur la forme, "il peut s'agir d'un article principal suivi de deux puces présentant des éléments principaux, ou d'un article principal accompagné de deux autres papiers en rapport", explique "Numérama". Des liens redirigeront les internautes vers les sites d'information pour accéder aux articles complets.
Dans certains cas, ajoute "Le Figaro", les internautes pourront avoir accès gratuitement à des articles premium, qui sont normalement réservés aux abonnés. "Nous rémunérons les éditeurs de presse participants pour qu'ils donnent aux lecteurs l'accès à une quantité limitée de leur contenu payant", confirme Google. Une façon, selon le géant du web, de convaincre les internautes de s'abonner au média.
De leur côté, les internautes peuvent personnaliser l'offre d'information à laquelle ils souhaitent accéder en fonction de leurs intérêts. "Si aucune sélection n'est faite, c'est l'algorithme de Google qui définira les contenus auxquels les internautes seront exposés", précise la firme de Mountain View, qui a déjà lancé Showcase dans vingt pays, dont l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Italie. "C'est une nouvelle expérience d'accès à l'information", qui offrira "peut-être une proposition de valeur intéressante" aux éditeurs, a expliqué à l'AFP Pierre Petillault, le directeur général de l'Alliance de presse d'information générale (Apig) qui regroupe la presse quotidienne.
Google, rappelle l'AFP, voulait initialement que Google News Showcase serve de véhicule d'application pour la nouvelle législation européenne sur les droits voisins, qui l'oblige à rémunérer les éditeurs de presse pour les contenus repris par son moteur de recherche.
Mais l'Autorité de la concurrence française avait tapé du poing sur la table en juillet 2021, obligeant Google à séparer les deux sujets. "Les accords de licence pour Showcase et leurs négociations sont bien séparés des droits voisins", confirme Arnaud Monnier, directeur des partenariats chez Google France. "Les éditeurs restent libres de participer ou non à notre nouveau service."